Constat n Le développement de la filière apicole dans la capitale du Djurdjura se trouve, depuis deux ans, dans une phase de régression conséquemment au gel de son financement par les banques. C'est ce qu'a indiqué le directeur local de la coopérative des petits élevages spécialisés. Ce gel du financement constitue un frein à la formidable dynamique de développement impulsée à cette activité par le Fonds national rural de développement agricole (Fnrda) de 2000 à 2005, a estimé le même responsable. Les encouragements pour ce dispositif ont permis, selon ce responsable, la mise en place, à l'échelle de la wilaya, de quelque 130 000 ruches au profit de près de 5 000 attributaires recrutés essentiellement parmi des jeunes sans emploi, ainsi que la création de 25 pépinières pour la production de reines et d'essaims, dont une grande partie est commercialisée hors de la wilaya. Soulignant le manque à gagner résultant de «ce retournement de situation», le gérant de cette coopérative, dont la mission fondamentale consiste en l'appui des apiculteurs à travers la fourniture de prestations et la commercialisation de leurs produits, a fait état d'un «recul sidéral» accusé durant ces deux dernières années au double plan de la production du miel et des essaims. Ce responsable, président également de la commission nationale des apiculteurs, s'est plaint du «manque de professionnalisme» incarné, selon lui, par «une certaine pratique consistant en l'octroi de marchés, dans le cadre des différents programmes du développement agricole, à des intermédiaires spéculateurs au détriment de coopératives spécialisées, jouant le rôle ingrat de régulateurs du marché». Cette pratique, a-t-il déploré, se traduit pour notre coopérative par une facture de 20 millions de dinars de créances impayées. Aussi, pour parer aux effets défavorables découlant de cette situation, la coopérative s'est vue contrainte de revoir à la baisse son objectif décennal pour l'installation, au niveau de la wilaya, de 400 000 ruches, correspondant au potentiel mellifère de la région déterminé par une étude du Bureau national d'études du développement rural (Bnedr). Par pragmatisme, cette coopérative a opté pour un redéploiement de ses activités, en attendant des jours meilleurs, a-t-il indiqué. Dans ce contexte, il est fait état de la réalisation pour le compte de la conservation des forêts au titre de son programme de proximité pour le développement rural (Ppdr), d'un projet de 67 basses-cours pour le développement de l'aviculture (élevage de poules, dindes et pintades), doté d'une enveloppe de 28 millions de dinars. La coopérative est dotée également d'une exploitation de cuniculiculture (élevage de lapins) de 150 lapines pour la reproduction de jeunes femelles. Les produits de cet élevage sont principalement destinés aux programmes de développement agricole initiés au profit des bénéficiaires des dispositifs Fnrda, Ppdr et Ansej, a-t-on indiqué de même source.