Engouement n Parce que dans leurs potagers, des abeilles viennent prendre du nectar et laisser cire et miel, des femmes au foyer ont décidé d'apprendre les techniques de l'apiculture. L'apiculture, longtemps en déliquescence dans la localité de Beni Amrane (wilaya de Boumerdès), du fait de la conjugaison de plusieurs facteurs, comme l'exode rural, l'insécurité et le dénuement, semble reprendre place dans ce petit village niché au mont de Bouzegza. Un grand nombre de femmes au foyer, soucieuses d'apporter aide et assistance à leurs ménages, prennent, depuis longtemps déjà, le chemin du Cfpa de la région pour apprendre, au même titre d'ailleurs qu'une centaine de jeunes filles de la région et des hameaux environnants, les rudiments d'un métier qui, jadis, faisait la notoriété d'un village réputé pour sa… gelée royale. «L'engouement est palpable dans la région notamment auprès de la gent féminine qui constitue le deux tiers des effectifs inscrits dans cette spécialité dans notre centre», nous a déclaré Kamel Selmani, directeur du Cfpa de Beni Amrane, rencontré à Alger en marge de l'exposition dédiée, à l'occasion du 8 mars, à la femme rurale et à la femme au foyer. Depuis l'ouverture de la session de septembre 2007, 265 femmes aux foyers y suivent des cours théoriques et pratiques, pour assimiler les techniques avant que la formation ne soit ponctuée, à terme, par un diplôme valorisant, confirme encore notre interlocuteur. Expliquant ce regain d'intérêt, M. Slimani dira que «ces femmes ont décidé d'apprendre ces techniques car la plupart d'entre elles, disposent d'un potager où pullulent des essaims d'abeilles». Quoi de plus beau donc de voir ses fleurs butinées par les abeilles. En venant au centre, ces femmes manifestent un intérêt immense pour les cours et disent être «capables d'apprendre vite pour essayer par la suite de monter une petite fabrique d'apiculture chez elles». A cause du problème de la promiscuité, le centre de Beni Amrane ne disposant que de 8 salles pour un effectif total de plus de 450 personnes toutes spécialités confondues, les cours à l'adresse de cette catégorie de mères studieuses sont dispensés uniquement les lundi et mercredi après-midi. Dans cet établissement, en plus des techniques modernes et traditionnelles de l'art de l'apiculture, l'encadrement qui veille sur la formation, inculque aussi à ces femmes des cours de législation commerciale et d'économie de gestion, matières considérées dans le programme comme étant d'une grande importance. «En fait, ce sont des cours importants car ces femmes qui, j'espère, vont devenir à l'avenir des apicultrices professionnelles, ont besoin de notions élémentaires à même de leur faciliter la tâche lors des opérations de commercialisation», souligne le directeur du Cfpa. Mais le parcours de ces femmes, une fois le diplôme en poche, est loin d'être une sinécure, car bon nombre de femmes ayant déjà achevé leur formation, se retrouvent aujourd'hui, conclut M. Selmani, seules face à l'éternel problème du financement.