Tiout, un ksar distant de 16 km d'Aïn Sefra, est connu pour abriter l'un des premiers sites de gravures préhistoriques découverts dans le monde : c'était en 1847, et le monde savant découvrait ces vestiges d'un autre temps, des vestiges que l'on devait retrouver plus tard sur d'autres continents. Les gravures de Tiout représentent des animaux : des bovins et des lions de grande taille auxquels se mêlent des sujets plus petits. Les spécialistes pensent que les grandes gravures, qui appartiennent au bubalien ou «grand style naturaliste», sont plus anciennes que les petites, mais on pense que «certaines gravures de l'Atlas saharien, pourtant de dimensions réduites, sont encore plus anciennes que celles de Tiout»,(G. Camps, 1986). Une seconde station a été découverte à Tiout, en 1967, on l'a appelée Tiout sud pour la distinguer de la première. On y trouve notamment trois éléphants d'assez grande taille (entre 1,15 m et 1,80 m), les dessins ne sont pas d'égale valeur, le troisième étant nettement mieux exécuté que les deux premiers. Selon Henri Lhôte, ces gravures «présentent trois styles, trois techniques de trait et trois profils différents ainsi que des formes d'oreilles différentes, alors qu'ils sont incontestablement de la même époque».