Perspective n Intervenant, hier, samedi, lors d'un point de presse au Centre culturel de la Radio nationale, Azeddine Mihoubi, directeur de l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore, a annoncé la relance du théâtre radiophonique. «L'une des priorités de l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore est la relance du théâtre radiophonique à travers l'exploitation des textes écrits par des auteurs algériens», a-t-il déclaré, expliquant que «cette initiative a pour objectif de redonner au 4e art la place qu'il avait autrefois». «C'est parce qu'il y a un retour du 4e art dû à l'intérêt accordé par les instances concernées, notamment depuis l'année dernière, à l'occasion de la manifestation de «Alger, capitale de la culture arabe», que l'idée de relancer le théâtre radiophonique nous est venue à l'esprit», a-t-il poursuivi. Le directeur de la radio, porteur de ce projet, et pour qui l'Entreprise nationale de rediffusion sonore est «un établissement culturel productif», a, ensuite, indiqué que désormais «toutes les chaînes, aussi bien nationales que locales, consacreront, à partir du mois prochain, un volume horaire réservé au théâtre». «Les pièces théâtrales seront réalisées en arabe classique et dialectal, en français et en amazigh, selon le registre linguistique dans lequel seront diffusés les programmes», a-t-il précisé. Pour ce faire, tous les auteurs sont invités à présenter leurs œuvres artistiques à la Radio nationale en vue de leur adaptation. «Une commission composée de spécialistes dans le domaine du théâtre sera installée à l'effet d'exploiter ces textes en vue de leur adaptation», a-t-il indiqué. Ainsi tous les auteurs et réalisateurs, hommes et femmes, désirant contribuer à la relance du théâtre radiophonique sont les bienvenus. Car, il s'agit, pour le directeur de la radio, de «former des réalisateurs spécialisés dans le théâtre radiophonique, mais aussi notre but est d'exploiter des textes algériens, d'adapter les textes littéraires en des textes théâtraux». «La radio aura sa troupe théâtrale. Elle sera itinérante», a-t-il annoncé. Et de poursuivre : «Notre souci est d'encourager les jeunes talents.» Azeddine Mihoubi a précisé que «des directives ont été données pour consacrer des plages horaires à la rediffusion des pièces théâtrales contenues dans les archives algériennes». Pour sa part, Mohamed Chelouche, directeur général adjoint chargé de la communication à la Radio nationale, a annoncé la sortie de CD contenant 15 productions théâtrales en faveur du public amateur. l Mohamed Hilmi, auteur et dramaturge, qui a donné un aperçu sur l'évolution du théâtre radiophonique en Algérie notamment lors de la période post-indépendance, a estimé que «le théâtre radiophonique est une école». Et de relever : «Il s'agit d'un moyen pour découvrir de jeunes talents (auteurs, réalisateurs et comédiens).» Il a, ensuite, indiqué que pendant l'époque où le 4e art avait sa place dans la radio, le public s'était élargi. Habib Reda, à qui un hommage a été rendu pour le travail qu'il a fait pour le théâtre radiophonique, a expliqué que «le théâtre radiophonique aide à développer l'ouïe, aiguiser la concentration et même à stimuler l'imaginaire». Et de poursuivre : «Le théâtre radiophonique forme efficacement le comédien.» Enfin, Ali Arab a tenu, quant à lui, à mettre l'accent sur la nécessité de revaloriser le fonds archivistique du théâtre radiophonique de la radio estimé à 2 500 enregistrements, parce qu'il s'agit pour lui d'une référence pour les jeunes générations désirant y faire carrière.«Il est à souligner qu'un festival vient d'être institutionnalisé par le ministère de la Culture et qui porte sur le roman algérien et le théâtre radiophonique. Il se tiendra à Bordj Bou-Arréridj.»