Une journée d'étude sur le thème de la prévention de la maltraitance des enfants a été organisée hier, mercredi, à El-Khroub par l'association locale Ville Santé (Avisk), en coordination avec le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA). Cette rencontre a permis à des psychologues, des médecins, des pédopsychiatres et des juristes de se concerter pour dégager une plateforme de travail afin de «briser les tabous et freiner ce phénomène». Un phénomène que le Dr Ratiba Seraoui, présidente de l'association organisatrice, a considéré comme «étranger à notre société et à ses valeurs», mais qui prend des proportions «alarmantes» comme en attestent les chiffres rendus publics par la Gendarmerie nationale. Relevant «l'urgence de sensibiliser l'opinion publique et d'alerter les décideurs», le Dr Seraoui a estimé que les atteintes visant les enfants ne sont pas simplement physiques, mais aussi et surtout psychologiques et laissent des séquelles profondes. «Insulter un enfant, l'humilier, lui tenir des propos dévalorisants, le terrifier sont des exemples de cette violence multiforme à l'égard des enfants», a indiqué, pour sa part, le Pr Djamel Abdennour du CHU Ben Badis. Une maltraitance que l'on peut «trouver partout, y compris au niveau des établissements scolaires», a ajouté le Pr Abdennour qui a présenté les résultats d'une étude réalisée sur ce sujet à travers des établissements scolaires de la ville d'El-Khroub par des psychologues du comité de wilaya du CRA. Selon le président du comité de wilaya du CRA, le Dr Abdelhamid Youcef-Ali, cette étude a pour objectif «d'établir les cas de maltraitance chez les enfants, de les suivre psychologiquement et de prévenir toute atteinte par des activités de proximité». L'équipe de psychologues chargée de cette enquête a notamment relevé des cas d'hospitalisation d'enfants à la suite de coups reçus aussi bien à domicile qu'à l'école ou dans la rue. Pour la maltraitance physique, l'étude a révélé des châtiments corporels pendant la révision des cours, notamment pour les enfants âgés entre 12 et 17 ans, plus souvent chez les sujets de sexe féminin, qui s'exposent à «des mots et des expressions humiliants et méprisants de la part de l'enseignant, des camarades et parfois même, des parents».