Vingt-huit véhicules qui ne sillonnent plus nos routes, se sont, comme de jolies dames, parés de leurs plus beaux atours pour recevoir leurs centaines de visiteurs à ce salon. Ces dames-là, s'appellent : C4, Ford Mustang, R8, 203, Simca, 403, Lambretta, Alpine A 210 et il ne manquait que la DS, cette voiture qu'on appelait majestueusement «la reine de la route». Derrière, un groupe de collectionneurs dont le mérite n'a d'égal que la beauté d'une fresque à contempler les yeux écarquillés. Riches en accessoires, comme le bourdon au nez de la 203 des années 1940 ou le marchepied des Citroën des années 20-30, ces anciens bolides exigent de leurs propriétaires, selon M. Cherfi, un collectionneur connu sur la place d'Alger, égards et respect : «J'ai une vieille 203 et, croyez-moi, elle fait partie de ma toilette. Je lui consacre une heure la matinée et plus de trois heures en fin d'après-midi», nous dira-t-il fièrement. Partie intégrante du marché de l'art sous d'autres cieux, ce type de collection ne dépasse guère, en Algérie, le stade de la passion. «Nous sommes un groupe de collectionneurs qui partagent la même passion. C'est un métier auquel nous consacrons beaucoup de temps et de soins. Nous échangeons les techniques, les astuces et les informations mais ce que nous cherchons, aujourd'hui, c'est surtout un marché de vieilles voitures avec ses propres règles. Ce qui est malheureusement loin d'être le cas aujourd'hui», déplore encore M. Cherfi.