Parmi les croyances populaires, une journée de la fin du mois de Yannayer (janvier julien) est appelé «jour d'emprunt». Selon la croyance populaire, le mois de janvier comportait, à l'origine, 30 jours, c'est seulement par la suite qu'il a acquis un jour supplémentaire. On raconte qu'une vieille femme, le 1er Furar (février) est sortie de chez elle. Elle a beaucoup souffert des frimas de l'hiver et elle est contente de voir le soleil faire une timide apparition. Elle lève les bras au ciel et salue le beau temps qui annonce son arrivée. «Quant à toi, oncle Yannayer, personne ne te regrettera ! Adieu le froid piquant, les vents, la pluie et la neige !» Elle se met aussitôt à gesticuler et à faire des incongruités. Yannayer, qui s'est retiré de l'année est vexé par ces moqueries. Il va retrouver le mois de Furar et lui fait part de sa colère. «Cette vieille qu'on la punisse. Prête-moi une journée pour que je puisse revenir dans l'année et la sanctionner !» Furar accède à la demande de Yannayer et lui donne une journée. Yannayer revient alors en force, le froid s'installe, le vent se met à souffler et la neige tombe en abondance. La vieille, surprise hors de chez elle, finit par mourir. Dans une version kabyle, le jour emprunté pour punir une chèvre imprudente qui s'est montrée insolente avec Yannayer. Depuis, dit-on, le jour d'emprunt est incorporé à Yannayer et marque un retour en force de l'hiver.