La maison de la culture Mouloud-Mammeri abrite depuis hier et ce, jusqu'à demain jeudi, un hommage au rossignol de la chanson kabyle Allaoua Zerouki. Natif d'Amalou, un village de Sedouk (wilaya de Béjaïa), il est né le 5 juillet 1915. Enfant, il confectionnait lui-même les flûtes avec des roseaux pour reprendre des airs du patrimoine folklorique. Plus tard, il commence à écrire des poèmes et à fredonner des musiques. Il fut initié aux instruments à cordes et à la flûte par Mahmoud Baali, Larbi Abdelwahab et Boudjemaâ Kadim. Il se découvre une vocation pour le classique, même si ses débuts étaient dans l'andalou. Il a excellé dans le soprano et sa voix exceptionnelle, fluide et pure ne manqua pas de charmer ses auditeurs et d'attirer l'attention de Sadek Abedjaoui qui lui prodigue ses conseils. Il se rend en France où il se produit et se fait découvrir. Il connaît un grand succès à la profondeur des chansons. Son premier album est édité par Pathé Marconi. Le disque comporte des chansons Tilifoune soni soni (sonne téléphone, sonne) et Ya lahbab el youm kifah. Il a chanté plusieurs thèmes tels que l'amour, la vie, la révolution, l'exil… De retour en Algérie, il se produit en 1959 à la salle Pierre-Bordes (actuelle Ibn Khaldoun) et en 1965, il anime des spectacles dans plusieurs villes accompagné par l'orchestre de Amraoui Missoum. Allaoua Zerouki, qui a eu un accident de voiture alors qu'il était en compagnie de Dahmane El-Harrachi sur la route d'Avignon (France), est décédé le 17 novembre 1968 succombant à ses blessures. Son œuvre comporte une vingtaine de chansons. Un gala artistique est programmé pour demain, dernier jour de l'hommage avec la participation de grands chanteurs et amis de Zerouki.