Il retrouvera le métier de figaro tout en se produisant simultanément dans des cafés maghrébins comme chanteur. Un vibrant hommage a été rendu au rossignol de la chanson kabyle, Allaoua Zerrouki, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Du 31 mars au 3 avril, la voix de ce grand chanteur de l'émigration a empli les hauteurs de la ville des Genêts. C'est en collaboration avec la direction de la culture et la boîte de production Mas Pro qu'un riche programme a été concocté pour l'occasion. En effet, dès son ouverture, le visiteur pouvait admirer une exposition de photographies et d'articles de presse relatant la vie palpitante de cet artiste à la voix enchanteresse. La première journée a été marquée par la conférence du spécialiste de la chanson kabyle de l'émigration, R. Mokhtari. Il tracera l'itinéraire du rossignol né dans le village Amalou à Akbou, un 5 juillet 1915. De l'école coranique de la zaouïa de Sidi M'hand Ouyahia, il partira vers la ville de Béjaïa en 1935 où il exercera le métier de coiffeur. En 1942, Allaoua Zerrouki prendra la mer, cap vers la France où il travaillera avec des amis comme mineur dans le Gard. A Paris, il retrouvera le métier du figaro tout en se produisant simultanément dans des cafés maghrébins comme chanteur. Sa belle voix aidant, il sera encouragé par des ténors, tel Mohammed El Kamel, pour enregistrer son premier album en arabe et en kabyle, Tilifoun soni, soni en 1948. La deuxième journée de cet hommage a été consacrée à un reportage réalisé par Chérif Mammeri sur la vie du rossignol. Faite de hauts et de bas, il connaîtra les premières blessures dues à la séparation avec sa femme. Ils reprendront par la suite, la vie commune. Il eut une deuxième chance et repartit en France en 1956. Un orage dans la vie conjugale poussa son épouse à rentrer au pays et à s'engager dans la Révolution comme infirmière. Elle mourut les armes à la main. La même année, Zerrouki enregistrera à la radio kabyle et arabe de l'Ortf l'album Ay afroukh a mmis n'lhar. En 1959, il rendit un vibrant hommage au colonel Amirouche avec sa chanson Ya reb lehnin. La troisième journée des festivités célébrant cette voix captivante a été consacrée à la projection d'un documentaire intitulé Tanekra et réalisé à Seddouk. Pour clore cet hommage à Allaoua, sa fille, en compagnie d'artistes de renom ont tenu à marquer leur présence et leur reconnaissance à ce talent scintillant. C'était l'occasion pour ses amis encore vivants, de venir délivrer leurs témoignages. Allaoua, qui décéda en France, un certain 17 novembre 1968 à l'hôpital Saint André des Arts à l'âge de 53 ans, fut enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris. La dernière journée a été marquée par la présence de grandes figures de la chanson kabyle comme Akli Yahiaten, Hacène Abassi, Taleb Rabah et Djamel Allam.