Divergence L?ancien homme fort de Bagdad doit-il être jugé en Irak ou à l?étranger ? La communauté internationale reste partagée sur la question. Le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, et son homologue égyptien, Ahmed Maher, se sont ajoutés mardi à la liste des responsables qui se sont prononcés pour un procès en Irak. Pour M. de Villepin, «le peuple irakien peut maintenant faire le deuil nécessaire et retrouver confiance en son avenir». «Il lui revient de s'approprier le jugement qui désormais doit être rendu contre Saddam Hussein dans le respect du droit et en toute impartialité», a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale française. M. Maher a lui aussi estimé qu'un procès du président déchu «est une affaire qui revient aux autorités irakiennes». «Nous souhaitons, s'il y a un procès, qu'il soit équitable et que l'accusé puisse se défendre», a-t-il ajouté. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Marwan Moasher, estime également que «c'est aux Irakiens de décider du sort de Saddam Hussein». Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, ne s'est pas prononcé. Il a déclaré qu'il serait «compréhensible» que l'ancien président soit jugé en Irak, mais a relevé que la décision était «aux mains des gens qui détiennent Saddam Hussein», c'est-à-dire des Américains. Abdel Aziz Hakim, président en exercice du Conseil de gouvernement transitoire irakien, a répété mardi que Saddam Hussein, arrêté samedi par les forces américaines près de son ancien fief de Tikrit, devrait être jugé dans son pays. «Il faut que Saddam soit jugé en Irak, car la plupart de ses crimes ont été commis en Irak. Mais il y aura à son procès des observateurs internationaux», a déclaré M. Hakim lors d'une visite officielle à Paris. La Grande-Bretagne, la Russie et la Pologne font partie des pays qui se sont prononcés pour un procès en Irak. Mais des voix se sont aussi élevées pour réclamer un procès devant une juridiction internationale. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a ainsi souhaité que Saddam Hussein réponde devant un «tribunal international public» des crimes «commis contre ses propres compatriotes, les Kurdes et les Iraniens». De même l?Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003, a souhaité que le président déchu ait «un procès équitable devant une juridiction internationalement compétente». Le prix Nobel de la paix sud-africain, Desmond Tutu, a exprimé la même opinion. L'Union européenne n'a pas tranché, demandant seulement «un procès équitable». C'est aussi la position du Portugal, de l'Espagne et du Japon.