Les opérations de recherches s'intensifient pour retrouver la boîte noire qui permettra de déterminer exactement les causes de cet incident. Les responsables égyptiens ont rejeté l'hypothèse d'un attentat terroriste dans le crash du charter qui appartenait à la compagnie égyptienne Flash Airlines. Le ministre égyptien de l'Aviation civile, Ahmed Chafik, a affirmé que les premiers résultats de l'enquête indiquaient que l'incident était dû à une “panne technique”. De son côté, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Maher, a été plus catégorique, affirmant que “l'incident n'est absolument pas dû à un acte terroriste, mais est lié à une panne technique de l'avion”. M. Maher a également déclaré s'être accordé avec son homologue français Dominique de Villepin, lors d'un entretien téléphonique, “sur une coopération égypto-française pour déterminer les causes de l'incident”. Principale ressource de devises du pays, avec plus de 4 milliards de dollars par an, le tourisme en Egypte a été victime fin 1997 de l'attentat de Louxor (58 touristes tués), de l'Intifada palestinienne depuis septembre 2000, des conséquences des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, puis cette année de la guerre en Irak. Le nombre de touristes avait chuté à environ 356 000 en mars dernier, contre 459 000 en mars 2002, mais l'activité touristique a repris dès le mois de juin. Plus de 5 millions de touristes étrangers avaient visité l'Egypte en 2002, chiffre qui devait connaître une hausse cette année. Des agents de tourisme égyptiens ont exprimé leur inquiétude, craignant que l'accident ait des retombées néfastes sur leur activité. "Les annulations ne seront perceptibles qu'à partir de lundi, étant donné que les agences de voyages à l'étranger sont actuellement fermées à cause du congé de fin d'année", a indiqué un responsable d'une agence de voyages travaillant avec le tour-opérateur français Fram, organisateur du voyage des victimes du crash. Pour rappel, le vol FSH 604, qui se rendait samedi à Paris via Le Caire, avait disparu des écrans radar à 04h44 locales (02h44 GMT), quelques minutes après son décollage de l'aéroport de Charm El-Cheikh. L'avion charter s'est en fait abîmé en mer Rouge, tuant les 148 personnes à bord, dont 133 touristes français. Hier, le secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, a annoncé que 60 restes de corps des victimes sont non identifiables et nécessitent un recours aux tests ADN. "Nous avons décidé, ce matin, ensemble (avec les Egyptiens) d'envoyer une équipe scientifique française (sur place) afin de pouvoir faire les tests ADN pour l'identification des corps, qui sont aujourd'hui inidentifiables", a déclaré M. Muselier à la presse. “Nous avons ouvert les sacs dans lesquels les parties de corps humains ont été repêchées”, a-t-il ajouté, en précisant qu'il y avait “60 portions de corps”. D'ailleurs, un robot sous-marin dépêché par la France est arrivé, hier, à Charm EL-Cheikh pour participer aux opérations de recherche des restes de l'avion. “Un robot sous-marin capable d'opérer jusqu'à 400 mètres de profondeur sous la mer est arrivé, ce matin, à Charm El-Cheikh en provenance de France”, a indiqué l'attaché naval Xavier de Sontenay, en précisant plus loin : “Un appareil Breguet Atlantique est en opération au-dessus de la zone de l'accident pour essayer de repérer des débris ou des victimes.” “Nous attendons demain (aujourd'hui, ndlr) une frégate anti-sous-marin, le Tourville, et un pétrolier”, a-t-il ajouté en soulignant que “la frégate devait aider dans les recherches de la boîte noire grâce à son système de radar”. Le Tourville doit arriver en provenance de Djibouti. R. I.