Selon les estimations de la police, établies après les témoignages des rescapés, l?accident aura causé la mort de 5 personnes alors que 10 autres ont été blessées, allant de fractures à de graves préjudices corporels. Selon des témoins oculaires, les services de la Protection civile ont dû recourir à trois Zodiac pour repêcher à quelque 500 m de la falaise les cadavres des victimes. Le décor était sombre. Des corps inertes laminés par les vagues. Ce sont des hommes-grenouilles, une vingtaine approximativement, qui, à 8h 25, ont repêché le dernier corps avant de se lancer par la suite dans une deuxième opération de recherche d?autres cadavres car, toujours selon les dires des rescapés, visiblement choqués et horrifiés, l?on ne sait toujours pas si le bus Isuzu d?une capacité globale de 26 places assises, y compris le chauffeur et le receveur, était plein à l?heure du dérapage, c?est-à-dire à 6h 20 plus précisément. Les personnes décédées et blessées ont été évacuées vers les deux hôpitaux les plus proches de la zone de la catastrophe : Maillot et Baïnem. Sur place, la présence d?une dizaine de véhicules de la Protection civile et de la police laissait présager que, là, quelque chose de grave s?était produit. Les riverains et les automobilistes qui empruntent souvent cette route connue pour ses tristes dérapages et accidents de la route, ont été littéralement foudroyés par les images de désolation. Des morts, des lambeaux de vêtements, des blessés criant fort leur supplice, un bus flambant neuf devenu subitement un tas de ferraille et surtout des petites vagues sur lesquelles flottaient des corps inanimés. Ce matin, à quelques mètres seulement du célèbre cimetière chrétien, Bologhine a appris qu?elle devait se draper de noir pour un long deuil.