Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, a mis en garde, hier, contre le risque de voir l'envolée actuelle des prix des denrées alimentaires dégénérer en «guerre civile» dans certains pays. Interrogé sur la chaîne de télévision France 24 sur le risque de voir cette crise se traduire par un «risque de guerre», M. Diouf précise : «Avec un qualificatif de guerre ‘'civile''». «Je ne pense pas qu'il y ait des guerres entre pays, mais à l'intérieur de certains pays, si on ne prend pas toutes les mesures nécessaires, il risque d'y avoir des affrontements», a-t-il ajouté. Interrogé sur l'idée d'un «Fonds mondial contre la faim», à l'image du Fonds mondial contre le sida, M. Diouf estime que «c'est une bonne piste à étudier», à condition que cela se traduise par des ressources additionnelles. Les Nations unies ont appelé cette semaine à une mobilisation internationale contre le «tsunami silencieux» de la crise alimentaire mondiale, qui menace d'entraîner dans la famine des dizaines de millions de personnes supplémentaires. Des «émeutes de la faim» ont éclaté ces derniers mois dans plusieurs pays, en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes notamment, après la forte hausse des prix des matières premières agricoles.