Le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf, a appelé mercredi le monde à observer une grève de la faim d'une journée pour protester contre le dépassement du seuil du milliard de personnes touchées par la faim à travers la planète. J'appelle le monde entier à observer "une grève de la faim d'une journée samedi ou dimanche", a déclaré M. Diouf à Rome, siège de la FAO, précisant qu'il donnerait "lui-même l'exemple pendant 24 heures à compter de samedi matin". Le but est d'apporter "un témoignage symbolique de solidarité avec le milliard de personnes qui ont faim dans le monde", a-t-il expliqué. Le directeur général de la FAO a également annoncé le lancement d'une pétition à l'échelle mondiale pour protester contre le dépassement du seuil du milliard d'affamés à travers la planète. "Il faut des actions concrètes et nous devons être attentifs. Une nouvelle crise alimentaire mondiale ne peut pas être exclue. 31 pays sont en situation de grave insécurité alimentaire, 20 en Afrique et 11 en Asie", a averti M. Diouf. La FAO organise du 16 au 18 novembre à Rome un sommet mondial sur la sécurité alimentaire. En effet, les regards de la communauté internationale seront braqués, à compter de lundi, sur la capitale italienne, Rome, qui abritera, trois jours durant, le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire avec comme enjeu principal de trouver des solutions urgentes au problème de la faim qui menace la survie de populations entières de par le monde. Ce sont plus d'un milliard d'êtres humains à être actuellement sous-alimentés à travers la planète, un nombre jamais atteint auparavant, selon les estimations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Rien qu'en 2009, ce sont approximativement 105 millions de personnes à avoir gonflé le nombre des affamés dans le monde. C'est dire l'acuité du problème de la faim, particulièrement pour les pays en développement où il est beaucoup plus fortement ressenti qu'ailleurs du fait de la conjugaison des crises alimentaire et économique, si bien que le nombre de personnes souffrant de la faim ne cesse d'augmenter et la pauvreté ne cesse de s'y accentuer avec son lot de drames et de souffrances. "La crise silencieuse de la faim - qui touche un sixième de l'humanité - représente une grave menace pour la paix et la sécurité mondiales. Nous devons de toute urgence dégager un large consensus sur l'éradication totale et rapide de la faim dans le monde", a insisté à cet égard le Directeur général de la FAO, Jacques Diouf. La FAO, qui a appelé à ce Sommet, attire l'attention sur les besoins des pays pauvres en outils politiques, économiques et de développement de nature à stimuler leur production et leur productivité agricoles. Elle fait remarquer notamment que l'ampleur de la crise alimentaire actuelle est la conséquence de 20 années d'investissements insuffisants dans l'agriculture et de délaissement de ce secteur, alors même que celui-ci assure directement ou indirectement la subsistance de 70 pour cent des populations pauvres de la planète. L'organisation onusienne a organisé, durant les deux derniers mois, une série de manifestations traitant du fléau de la faim dans le monde, qui ont été couronnées par l'organisation, le 16 octobre, de la Journée mondiale de l'alimentation (JMA) sous le thème "Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise". La FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM) avaient souligné, à cette occasion, la fragilité du système alimentaire mondial qui, selon eux, nécessite une réforme urgente, sachant que ce qui est grave pour les pays du Nord, constitue une situation d'extrême urgence pour les pays du Sud. Une situation alimentaire déjà fragile en temps normal, devient mortelle pour les plus pauvres dans une conjoncture de crise, avaient-ils mis en garde. D.T.