Résumé de la 1re partie n C'est pour le préparer à cet avenir que Vera Shipman va forcer son fils à porter, en toute circonstance, une cravate. Né en 1946, Harold Frederik Shipman, qui sera appelé plus tard Docteur la Mort (doctor Death) appartenait à une famille ouvrière de Nottingham, chef-lieu du comté anglais de Nottinghamshire. En dépit de ses modestes origines, la mère, Vera Shipman, qui élève seule ses trois enfants, va les élever dans un esprit de supériorité. «Vous êtes supérieurs aux autres, ne cesse-t-elle de leur dire, par l'éducation, l'intelligence, les mœurs…» Plus tard, quand Harold, «le petit Freddy», deviendra tristement célèbre, on interrogera ses anciens voisins. «Véra était une femme sympathique et très humaine, mais elle avait tendance à se voir et à voir ses enfants comme supérieurs aux autres. Elle ne voulait pas qu'ils se mêlent à eux et, à l'école, elle surveillait leur fréquentation.» «Freddy» était son favori et elle n'hésitait pas à le montrer. Sa sœur, Pauline, de sept ans son aîné, et son frère, Clive, de quatre ans son cadet, se plaignaient parfois. — Pourquoi le préfères-tu à nous ? demande Pauline. — C'est parce qu'il est plus intelligent que vous ! — Nous travaillons bien à l'école ! dit Clive. — Mais il travaille plus que vous… et il est ambitieux ! Clive, qui ne comprend pas le mot, demande. — Que veut dire ambitieux ? — Il est plus déterminé que vous… Je crois qu'il est promis à un grand avenir ! «Freddy» sera donc élevé dans cette idée : il est supérieur à sa sœur et son frèreet aux autres ! Il est promis à un avenir radieux ! — Je veux que tu sois médecin ! — Oui, dit docilement Harold. — Un grand médecin ! — Je le deviendrai… — Je serai fier de te montrer aux autres, de dire aux gens : «Ce garçon est mon fils… J'ai toujours dit qu'il est promis à un grand avenir !» C'est pour le préparer à cet avenir que Vera Shipman va forcer son fils à porter, en toute circonstance, une cravate. Le petit garçon se plaignait, au début, d'être ainsi accoutré, alors que ses camarades ont une tenue plus décontractée. — Je suis le seul à porter une cravate ! — Justement, je veux que tu sois le seul ! — On se moque de moi ! La mère secoue la tête. — Qu'importe ce qu'on dit de toi, aujourd'hui ? demain, quand tu seras célèbre, tout le monde t'enviera, tout le monde voudra être à ta place ! tu me comprends ? Harold hoche la tête. — Oui… — Alors, ne te plaint jamais de porter la cravate ! elle fait ta supériorité par rapport aux autres ! (à suivre...)