Débat n La redevance de prélèvement d'eau à usage industriel, touristique et de service, récemment introduite par le ministère des Ressources en eau, a été, hier, lundi, à Constantine, au centre d'une rencontre d'information. Cette journée d'étude et de sensibilisation, organisée au palais de la culture Malek-Haddad à l'initiative de l'agence de Bassin hydrographique Constantinois-Seybouse-Mellegue (CSM), a permis aux industriels et à des représentants d'autres secteurs économiques issus de quatorze wilayas de l'est du pays et utilisateurs de cette denrée «vulnérable et précieuse», d'évaluer la mise en pratique du système de redevance de prélèvement d'eau, «encore en phase de maturation», selon le directeur général de l'agence organisatrice. Khatim Kherraz a notamment indiqué, à ce propos, que jusqu'à aujourd'hui, «90% des redevances de la consommation annuelle d'eau à usage industriel, estimée à 30 millions de dinars, ont été récupérées par l'agence» et que le prélèvement se fait «normalement et de manière régulière». Le même responsable n'a toutefois pas écarté un «éventuel recours à la solution de perception à la source (banques, trésor public et comptes postaux) pour récupérer les redevances des mauvais payeurs», ce qui, selon lui, «n'est heureusement pas le cas pour la zone de Constantine». Le responsable de l'agence de Bassin hydrographique CSM a précisé, dans ce contexte, que les estimations de récupération de la redevance de prélèvement d'eau à usage industriel «pourront varier, d'ici à deux ans, entre 40 et 50 millions de dinars». Lors des débats de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre du programme d'action de l'année en cours de l'agence hydrographique CSM, les participants ont notamment relevé que le système de redevances de prélèvement d'eau ne concerne pas, jusqu'à présent, le secteur de l'agriculture bien que ce dernier en soit le «premier consommateur». M. Kherraz a affirmé à ce sujet que «cela ne saurait tarder», les agriculteurs devant être, selon lui, «bientôt inclus dans ce système et devront régler, eux aussi, les quantités considérables d'eau qu'ils utilisent annuellement pour l'irrigation de leurs terres». Le chef du département Etudes et projets de la même agence hydrographique, a évoqué les spécificités de la région et les missions de l'agence dans l'élaboration et la mise à jour du cadastre hydraulique dont elle a la charge. L'incitation à une meilleure utilisation des ressources en eau, la lutte contre la pollution, la participation à l'élaboration des schémas directeurs d'aménagement en matière de mobilisation, d'affectation de ces ressources et d'assainissement, ont été particulièrement mises en exergue. La zone de compétence de l'agence de bassin et la région constantinoise Seybouse-Mellegue couvre une superficie de 44 348 kilomètres carrés et regroupe les bassins versants de Kebir-Rummel (8 811 km2), Seybouse (6 471 km2), Medjerda-Mellegue (7 942 km2 carrés), Hauts-Plateaux constantinois (9 615 km2), ainsi que les bassins versants côtiers du Constantinois (11 509 km2). 14 wilayas de l'Est algérien sont ainsi couvertes, dont 9 en totalité et le reste partiellement, ce qui représente 347 communes et 467 agglomérations de plus de 1 000 habitants, a-t-on indiqué.