Comment stopper la pollution et assainir l'environnement Comment mobiliser les ressources en eau aussi bien pour l'alimentation en eau potable que pour les besoins industriels, rationaliser la consommation et lutter contre le gaspillage et la pollution notamment d'origine industrielle, telles sont les principales interrogations qui ont été au centre des travaux de la journée de travail, tenue dimanche au siège du Ceimi à Blida sur ce thème crucial. Cette rencontre initiée par le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja et l'Agence des bassins hydrauliques de l'Algérois, Hodna et Soummam en collaboration avec la direction de l'hydraulique de Blida, a permis aux cadres du secteur de l'hydraulique, des cadres et élus locaux et des industriels de la Mitidja, ainsi que des responsables de l'Institut national de l'hydraulique de Soumaâ de se pencher sur les grands axes de la politique nationale de l'eau et l'application du programme de l'agence régionale. Il ressort de l'intervention de son directeur que tout ne baigne pas dans l'huile, en dépit des efforts consentis vu l'étendue de ce bassin qui regroupe la région algéroise, le Hodna et la Soummam, en couvrant en totalité ou en partie 14 wilayas. Elle est notamment chargée de la gestion à titre onéreux du domaine public hydraulique pour son usage industriel, touristique et de services. Le prix du mètre cube d'eau prélevée est de 25 DA. Elle se plaint des insuffisances dans la maîtrise des réseaux de distribution, le plus souvent défaillants. Sur un échantillon de 600 unités industrielles, seule une infime partie est recensée et paie ses redevances pour un volume de 9 millions de m3. La plupart des zones industrielles sont démunies d'unités de traitement ou d'épuration des eaux usées en vue de leur récupération pour d'autres usages tels que l'irrigation et leur réemploi dans l'industrie. Aussi, l'accent a été mis pour doter obligatoirement, comme dans les pays développés, les complexes et les zones industrielles de systèmes de lutte contre la pollution. Le souhait est que chaque quantité qui sort d'une usine soit automatiquement traitée et recyclée. Là également, le débat a été chaud et animé entre industriels et responsables gestionnaires de l'eau. Ces derniers ont attiré l'attention sur des drames écologiques qui se préparent autour notamment de la capitale et dans la Mitidja comme les zones industrielles de Réghaïa et Blida. Les eaux polluées atteignent les nappes phréatiques dans des proportions inquiétantes par endroits. Devant les attaques virulentes entre responsables et industriels, le président du Ceimi est intervenu pour tempérer le débat en disant que la responsabilité est partagée. «Tous les industriels ne sont pas des pollueurs et d'ailleurs les véritables pollueurs ce sont les décharges publiques. L'odeur est dégagée loin dans l'espace et dénature l'environnement. Que chacun balaie devant sa porte», nous dit Moula un industriel connu de la Mitidja. Le problème des fuites est également approché avec beaucoup d'amertume. 60 % des eaux sont gaspillées. Là aussi, il faut réfléchir à le traiter rapidement en sensibilisant les consommateurs au risque d'annihiler les efforts entrepris dans la mobilisation des ressources en eau. Enfin le piratage, le détournement des eaux notamment minérales, ont été abordés. A ce titre, un cas notoire a été soulevé. Le périmètre de la ressource minérale de Mouzaïa est aujourd'hui menacé de morcellement de fait par absence de réglementation. On enregistre 201 forages parmi les 477 inventoriés et des embouteilleurs sont autorisés à forer sur le couloir de la source minérale. Le problème est devenu tellement aigu que le nouvel acquéreur de la source de Mouzaïa, le groupe SIM, a été contraint de sortir de sa réserve pour attirer l'attention. Si rien n'est fait pour stopper cette hémorragie, c'est tout l'investissement consenti pour sauver l'usine de la liquidation qui est en jeu, ainsi que l'avenir de centaines de travailleurs.