Alors que la crise alimentaire frappe de plein fouet de nombreux pays, en Algérie l'option de subventionner les prix des produits alimentaires de première nécessité reste la meilleure. C'est ce qu'a affirmé ce matin Karim Djoudi, ministre des Finances. Ainsi Karim Djoudi, qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a indiqué que l'Algérie qui se trouve dans un marché mondial marqué par une grande crise alimentaire, traduite ces derniers temps par des émeutes dans plusieurs pays continue de subventionner les matières premières importées (le blé dur et tendre, et le lait en poudre). «On pense que c'est la meilleure des réponses, mais évidemment ce n'est pas la seule. L'autre option vise à mieux stimuler la croissance de l'offre de ces produits...» Il précise que la crise alimentaire mondiale est due à un certain nombre d'éléments, entre autres une forte tension sur la demande de produits de première nécessité ( le lait, le blé et le riz). «Cette tension s'est combinée avec une réduction de l'offre.» Si cette crise devait perdurer, l'option de subvention serait-elle toujours un bon choix, et le gouvernement n'envisage-t-il pas, dans ce cas, de mettre en place des mécanismes entre autres financiers ? Sur ce point, le premier argentier du pays dira que subventionner ces produits, a pour objectif de «maintenir et protéger le pouvoir d'achat». A l'appui il citera que lors de la dernière réunion du printemps des institutions de Bretton Woods, tenue à Washington «l'attitude générale est de mieux opter pour un soutien, sous forme de subvention des produits de première nécessité que par des actions de réductions des taxes des droits d'importations». S'agissant de notre pays, le ministre a clairement signifié que «la formule la plus usitée et la moins contraignante est la formule qui est appliquée en Algérie». «Ce qu'on peut espérer c'est qu'en 2009, il devrait y avoir une reprise de l'offre de production, espérant que celle-ci ne sera pas fortement compensée par une reprise significative de la demande», souhaite le ministre. Quel est le montant global des subventions dégagées par le gouvernement ? «Nous avons inscrit au titre de soutien pour l'année 2008, 40 milliards de dinars pour le lait en poudre, 64 milliards de dinars pour le blé tendre et 69 milliards de dinars pour le blé dur. Ce qui nous fait sur l'année un soutien de l'ordre de 160 milliards de dinars», ajoute le ministre. Invité par ailleurs à commenter certaines analyses de quelques économistes faisant croire que notre pays aurait perdu pas moins de 15 milliards de dollars, notamment avec la dépréciation du dollars, le ministre a déclaré : «Il y a une forte corrélation entre la dépréciation du dollar et l'augmentation des prix du pétrole», répond Djoudi, pour qui la banque d'Algérie, gestionnaire des réserves de changes, a un portefeuille de monnaies riche, soit en dollars, en yens, en euros et en livres sterling. «A partir de ce palier, note le ministre des finances, s'il existe une dépréciation de la monnaie., il y a un phénomène de compensation. Lorsqu'une monnaie se déprécie, elle s'apprécie dans une autre monnaie», a rassuré l'invité de la radio.