Le monde est en alerte. Et pour cause, la crise alimentaire qui s'installe dans plusieurs pays pauvres. Des émeutes ont éclaté, en Haïti, en Egypte et au Cameroun pour ne citer que ces pays à cause de la hausse des prix des produits de première nécessité. Actuellement, l'Algérie a réussi à maîtriser la situation en optant pour une politique à double objectif. : soutenir le pouvoir d'achat et encourager la production. Ce sont les deux axes de la politique gouvernementale, selon le ministre des Finances. Karim Djoudi, qui s'est exprimé sur les ondes de la Radio Chaîne III. Il a déclaré qu'une enveloppe conséquente a été dégagée pour y faire face. " 160 milliards de dinars sont alloués en 2008 dans le cadre de la politique de soutien des prix ". Les produits concernés sont " le blé dur et tendre et le lait ". Des décisions approuvées, d'ailleurs, par les institutions monétaires internationales, à l'image du FMI et de la Banque mondiale, tient à préciser le ministre des Finances pour qui " la suppression des taxes et autres droits des douanes n'est pas une solution ". Karim a affirmé que certes " le soutien des prix est la meilleure solution mais la seule car il faut travailler pour améliorer la production nationale notamment les produits qui enregistrent une forte demande ". Malgré la tension persistante, le ministre des Finances s'est montré, toutefois, optimiste en se basant sur les prévisions des institutions internationales. Celles-ci prédisent en effet, " une reprise de l'offre à partir de 2009 pourvu qu'elle ne soit pas suivie par une forte demande ". Ceci dit, le ministre avoue qu'actuellement " peu de personnes ont une visibilité à moyen terme ". Sur un autre registre, Karim Djoudi a souligné que notre pays dispose de " bons indicateurs macroéconomiques y compris dans les finances publiques où le déficit est comblé grâce au fonds de régulation des recettes, alimenté par la fiscalité pétrolière ". Une mesure qui " assure une sécurité financière au pays ", selon Karim Djoudi. La dépréciation du dollar, comme le soutienne les spécialistes, n'est pas sans conséquences sur le coût de nos importations. " L'Algérie importe en euro et vend en dollar ce qui réduit notre pouvoir d'achat à l'importation ", assure le ministre des Finances. Mais une solution existe et c'est la Banque centrale qui s'en charge. Cette banque explique-t-il, " détient un portefeuille en dollars, en euro et en yen et à partir de ce panier, elle assure une gestion pour compenser les pertes de pouvoir d'achat en gains de pouvoir d 'achat en recourant à des placements ". La gestion des réserves de changes, une tâche qui échoit à la Banque centrale qui assure " une gestion sécurisée ". Plus explicite, le ministre affirme que cette banque " va sur des actifs sûrs détenus sur des Etats souverains et sur des actifs qui peuvent être vendus sur le marché pour retrouver la liquidité ". Autre démarche de la Banque centrale " les bons de Trésor américain ".A propos du niveau de financement des projets par les banques publiques, celui-ci a atteint " 85% et , l'axe privilégié est la PME/PMI qui se renforce davantage", selon le ministre des Finances.