Cette fête du calendrier julien était célébrée à Ouargla, quelques jours avant l'été, c'est-à-dire avant que les dattes n'atteignent leur grosseur normale. L'oasis berbérophone a gardé un grand nombre de traditions anciennes, dont certaines ne se retrouvent nulle part ailleurs en Algérie. Comme dans les rogations de la pluie, les fillettes fabriquent, avec une base de palmier, une poupée qu'elles habillent en mariée. Elles la parent de bijoux en or et en argent, lui mettent un voile et la portent sur leurs épaules. Elles vont de maison en maison, au marché, quêtant des denrées alimentaires. Elles montrent la poupée en disant : «tenoubiya apporte le bien. C'est la fiancée de notre Prophète, bénédiction sur lui !» Les fillettes collectent du blé, de l'huile, des légumes et toutes sortes d'aliments qu'elles vont remettre à leur mère. Celles-ci préparent un couscous que les filles vont distribuer aux passants, sur la place du vieux marché. Les participantes récitent la fatiha, la première sourate du Coran, ce qui clôture la fête. On ignore l'origine du mot tenoubiya qui doit être rapporté à un rite ancien. Peut-être s'agit-il d'un rite anté-islamique. Celui-ci a perdu ses références païennes, en s'islamisant : c'est la référence explicite au Prophète et à la fatiha qui clôt les cérémonies.