Après 90 ans d'existence, le Capital Times, quotidien du soir de la ville de Madison (USA), a jeté l'éponge devant l'effondrement de son lectorat : il vient d'arrêter ses rotatives pour devenir un journal uniquement sur l'Internet. Devant des ventes réduites à 17 000 exemplaires, moitié moins que dans les années 1970, le Cap Times a décidé, samedi, de devancer sa disparition prévisible des kiosques, en changeant de modèle et de taille : il réduira d'un tiers ses effectifs, qui passent de 60 à 40 personnes. Le New York Times compte réduire sa rédaction de 100 postes pour le même motif. Cette décision radicale, qui a choqué la presse américaine, illustre le déclin des journaux américains, dont les lecteurs préfèrent de plus en plus s'informer gratuitement sur l'Internet. Les centaines de quotidiens du pays voient presque tous reculer leurs ventes et, dans la foulée, les recettes publicitaires. Une hémorragie financière que le succès de leurs sites Internet est loin de compenser, car les bannières Internet sont bon marché et ne leur rapportent que 7% de leurs recettes publicitaires totales. La baisse des ventes s'accélère : pour les quotidiens, elles ont diminué de 3,6% au cours des 6 derniers mois après un recul de 2,6% les 6 mois précédents. En revanche, les sites des journaux – la plupart du temps gratuits – ont attiré 66 millions d'Américains au 1er trimestre et vu leur fréquentation augmenter de 12%.