Incertitudes n Calme tendu ce samedi matin à Beyrouth-ouest où le Hezbollah a pris le contrôle de l'ensemble des secteurs, alors que d'intenses consultations internationales sont prévues. Des combattants armés du mouvement chiite libanais Hezbollah étaient toujours visibles dans les rues de l'ouest de Beyrouth, ce samedi matin, alors que les combats entre partisans de l'opposition et ceux de la majorité ont fait 18 morts ces dernières 48 heures. Mais après plusieurs jours de fermeture en raison des combats, certains commerces, notamment les boulangeries et les marchands de légumes, ont rouvert leurs portes, et des habitants s'aventuraient dans la rue. Des combattants du Hezbollah, qui dirigent l'opposition et d'un autre mouvement chiite Amal étaient toujours visibles dans les rues, d'où ils avaient chassé la veille les partisans du sunnite Saâd Hariri. L'opposition libanaise qui a exigé l'ouverture d'un dialogue national a accusé le Hezbollah d'avoir retourné ses armes contre les Libanais pour réaliser un coup d'Etat. Selon un responsable de la sécurité libanaise, dix-huit personnes ont péri au total dans les affrontements au Liban depuis jeudi, dernier. A Beyrouth même, 11 personnes ont péri dans les combats, les pires depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Inquiète devant la détérioration de la situation au Liban, la communauté internationale cherche par tous les moyens une solution à la crise. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime que «tout doit être fait maintenant pour empêcher cette situation de se détériorer». Le Secrétaire général appelle toutes les parties à la retenue et prend note de la poursuite de l'effort de médiation du Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. L'Union européenne (UE) a assuré, hier, vendredi, le Premier ministre libanais Fouad Siniora de son plein soutien. Le nouveau chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a lui prôné «une action incisive» de la Ligue arabe pour favoriser une entente entre les forces politiques libanaises. Son homologue français a indiqué, pour sa part, que la situation est très dangereuse. Auparavant, le Premier ministre français avait mis en garde contre les risques de guerre civile au Liban. Le gouvernement britannique s'est déclaré de son côté «très inquiet» et le chef de la diplomatie britannique David Miliband a indiqué qu'il soutenait fermement les efforts de la communauté internationale et de la Ligue arabe pour trouver une solution à la crise libanaise. «Il faut avant tout arrêter les violences. Les groupes armés doivent évacuer les rues et l'armée libanaise doit pouvoir restaurer l'ordre légal», a-t-il dit.