Aïssa Djabir Saïd Guerni, pour ceux qui ne le savent pas, détient le plus riche palmarès des athlètes algériens en activité depuis trois ans. Il a été le dernier espoir de l?athlétisme algérien aux Mondiaux 2003 de Paris, voire de tout le sport national, et il a été le bon. Il a permis au pays de faire flotter la bannière vert et blanc frappée du croissant et de l?étoile au stade de France. Il a évité aux analystes et spécialiste du baromètre d?aller voir ailleurs, puisque c?est lui l?homme, le champion de l?année 2003. Avec une foulée rageuse, l?Algérien avait terminé très fort son sprint pour franchir la ligne d?arrivée du 800 m dans la pure tradition des grands as de la planète. Avant de connaître cette consécration suprême, Saïd Guerni a honoré tous ses contrats en se distinguant là où l?Algérie de l?athlétisme était présente : des Jeux méditerranéens de Bari (1997), à Paris Saint-Denis (2003) en passant par les Jeux panarabes de Beyrouth (1999), les Jeux africains de Johannesburg (1999), les championnats de Sydney (2000), pour ne citer que ces joutes, Saïd Guerni a marqué son passage en montant sur l?une des trois marches du podium, et sa médaille d?or de Paris est une preuve que le potentiel existe dans ce pays qu?est l?Algérie. Que le travail et l?intelligence finissent toujours par payer. que la volonté de vaincre peut effacer toutes les autres déceptions. A 23 ans, le champion a tout l?avenir devant lui pour avaler d?autres pistes et établir d?autres exploits 1?44?? 81/100 n?est peut-être rien à l?échelle du temps, mais c?est un temps qui restera bien gravé dans l?échelle du sport mondial. Saïd Guerni c?est la revanche sur le sort et sur certains détracteurs ignorant la valeur des hommes. Des vrais. Au cours d?un été 2003, maléfique, où se côtoyaient canicule, épidémies en tout genre, accidents, terrorisme et «boulitique», Saïd Guerni a mis du baume au c?ur des Algériens. Huit ans après le dernier titre mondial de Morcelli sur 1 500 m, la médaille d?or de Saïd Guerni est la première de ce troisième millénaire et qui, nous l?espérons, en appellera d?autres.