La photographe Ethel Lerin a fait don au Centre culturel algérien de Paris une sélection d'une soixantaine de photographies consacrées à l'Algérie et prises juste après l'Indépendance dans diverses régions du pays. Ces photos, d'une valeur historique inestimable, montrent comment tout un peuple s'est mobilisé pour prendre en main son destin et comment il a vécu ses premières années d'indépendance. Ces œuvres iconographiques, fruit de plusieurs voyages de cette photographe, notamment à Constantine, à Alger et en Kabylie, reflètent l'enthousiasme d'un peuple déterminé à édifier un Etat moderne, à se prendre en charge, à lutter contre l'analphabétisme et toute forme de misère, la joie de vivre et la paix enfin retrouvée. Ethel Lerin a su immortaliser sur la pellicule des moments particuliers de l'histoire contemporaine de l'Algérie. Des images très expressives montrant la joie de vivre, la sérénité de la population, sa soif du savoir et son désir avide d'apprendre et de vivre. L'objectif de l'appareil-photo d'Ethel Lerin saisissait tout : des visages de femmes et d'hommes au sourire resplendissant, un couple pris de dos – l'homme costumé et sa compagne portant le haïk – contemplant la baie d'Alger, une «classe» d'alphabétisation improvisée dans une étable où les apprenants sont installés sur des bottes de foin, des enfants jouant dans une ruelle de la Casbah, avec comme arrière-fond un slogan, inscrit sur un mur et datant de la période de la Guerre de libération «Mourir debout, plutôt que de vivre à genoux». Ces œuvres sont exposées depuis hier soir au Centre culturel algérien de Paris, jusqu'au 7 juin prochain.