Les mois employés dans la tradition algérienne sont les mêmes que ceux du calendrier hégirien, aussi bien chez les arabophones que chez les berbérophones. Cependant, dans quelques groupes berbérophones, on assiste à une adaptation des mois. Ainsi, par exemple, pour Ouargla, on relève la liste suivante : babyannu (muh'arram), jar babyanou d imulud, «entre babyannu et le mouloud» (s'afar) imulud, «le mouloud ou fête de la nativité du Prophète» (rabi' I) war isem amizzar «mois anonyme premier» (rabi' II) war isem aneggaru «mois anonyme dernier» (djumâd I) asgenfu n twessarin «repos des vieilles» (djumâd II) tiwessarin «les vieilles» (Radjab) asgenfu n rremd'an «repos avant le ramadan» (sha'bân) rremd'an (Ramad'ân) tfaska tikh'iht «la petite fête, l'aïd sghir» (shawâl) jar tfaskiwin «entre les fêtes» (dhû al qi'da) tfaska tameqqrant «la grande fête, l'aïd el-kébir» (dhû al-hidjdja). Chez les Touareg aussi, on assiste à une adaptation des mois du calendrier hégirien. Ainsi, au Hoggar : tamessed'eq «la dîme religieuse, l'achoura» (s'afar) tallit sett'efet «le mois noir (rabi' I) tallit ereghet «le mois jaune» (rabi' II) awhim wa yezzaren «ierfaon de gazelle» awhim wa ilkemen «ierfaon suivant» (djumâd I) sarat «mois de sarat» (djumâd II) ti n tneslamin «mois des religieuses» (radjab) amezzihel «mois d'amezzihel» (sha'bân) az'um «mois de jeûne» (ramad'ân) tasese «mois du boire (rupture du jeûne) (shawâl) gir muhden «entre les prières» (dhû al qi'da) tafaske «sacrifice religieux» (dhû al-hidjdja).