Manifestation n L'exposition réunit plusieurs jeunes artistes, tous issus de la même génération, représentant les nouvelles tendances de l'art polonais. Dans le cadre de la 9e édition du Festival culturel européen en Algérie, une exposition, proposée par les services culturels de l'ambassade de Pologne à Alger, se tient, depuis hier, au Musée national des beaux-arts. Représentant les différents styles artistiques de la graphie polonaise, cette exposition présente la nouvelle génération d'artistes polonais. Elle se veut l'image type, voire un extrait descriptif de la graphie polonaise contemporaine. L'exposition est collective. Elle est alors doublement éclectique. Elle est d'abord diverse de par les participants qui la présentent, il y en a une vingtaine, tous issus des années 1970. Elle est, ensuite, plurielle de par le contenu, à savoir l'imaginaire et le choix aussi bien thématique que technique (dessin, gravure, photographie, support numérique…). Ainsi, la diversité de l'imaginaire et des directions artistiques et techniques est perceptible à travers les représentations que chacun des artistes s'emploie à montrer. L'observateur est aussitôt saisi par cette façon si appliquée et expressive, aavec laquelle cet imaginaire est transposé sur la surface du tableau avec autant de spectaculaire que de sensibilité créative. Les graphies réalisées sont très épurées et dégagent des expressions et des émotions très fortes. La collection présentée comprend des photographies en noir et blanc et en couleurs, des gravures et des dessins très modernes réalisés au crayon, dont la thématique n'est pas unifiée, mais tourne autour de plusieurs sujets, tels que les espaces géométriques, la nature et le corps humain représenté de différentes manières. Malgorzata Niespodziewana conçoit un tableau dépouillé. Seule une présence occupe l'espace de celui-ci. Un homme y est sobrement représenté comme s'il s'agissait d'une sculpture. Car le sujet prend une forme saillante, une attitude en relief. L'artiste le présente nu, assis de dos, les jambes relevées, les bras baissées en avant, la tête droite, tournée de biais, le regard fixe, direct, droit, franc. Marta Jozefina Bozyk a, pour sa part, une autre façon d'approcher l'homme, de le représenter certes nu, mais cette nudité se révèle discrète, voilée, tout en restant, en revanche, apparente, suggestive. Le regard perçoit effectivement cette nudité, mais ne s'en offusque pas, parce qu'elle est effacée, légère, mesurée, retenue derrière divers parcours graphiques ; des tracés exécutés, çà et là, et qui marquent, d'un geste répétitif, l'avant-plan du tableau ; puis en arrière-plan, l'homme, nu, fait son apparition, apparition timide. Il y apparaît comme s'il s'agissait d'une naissance, émergence, voire d'une germination. A caractère individuel et à l'esprit novateur, l'exposition offre une pratique distinctive de l'art de la graphie. Les artistes, ancrés dans une contemporanéité manifeste, s'inspirent de leur vie quotidienne pour dire autrement l'art. Ils prennent, voire ils récupèrent les objets comme les événements quotidiens et leur confèrent une nouvelle situation spatiale et temporelle.