Une exposition de photographies intitulée « Huit, Eight » se tient depuis vendredi, et ce, jusqu'au au 28 mai, à la galerie Mohamed Racim, dans le cadre du 7e festival culturel européen. L'exposition verra la participation de 8 photographes, exposant chacun pas moins de 10 tableaux. Witold Krassowski, président de l'Union polonaise des artistes photographes (ZPAF), nous en donnera un aperçu saisissant. « Le choix s'est focalisé sur des photographes ayant une approche très particulière. Ils sont mûrs et arrivent à exprimer une façon d'être particulière à eux seuls », dira-t-il dans un français qui laissera pantois plus d'un. Ils s'inscrivent, affirme-t-il, dans ce qu'il convient d'appeler la photographie dite « moderne ». Celle-là, contrairement à celle, plus kitsch, « ne peut se passer de l'ordinateur qui aide à retravailler et manipuler une image ». Ces instantanés nécessitent un travail de longue haleine, signale-t-il. Une approche plus intimiste caractérise l'ensemble des travaux. Est-ce à dire que l'engagement militant n'émeut guère le photographe polonais ? Nullement, insiste notre interlocuteur. La Pologne ne connaît, pour ainsi dire, pas les convulsions d'il y a vingt ans contrairement à l'Algérie. Aussi, « Il n'est pas toujours évident d'interpréter aisément leurs travaux car les artistes comme les légendaires ‘‘oiseaux libres'' en créant, laissent une marge de non-dit, permettant au visiteur sa propre vision et sa propre interprétation », indique-t-on. De la présence exclusive d'hommes dans l'exposition, il rappellera qu'il n'y pas de femmes de la trempe des premiers. Et de se reprendre : « loin de moi de défendre une quelconque misogynie gogo, les femmes excellent, elles aussi, dans ce domaine. » Cette nouvelle génération de photographes, à l'en croire, fait suite à celle ayant accompagné les remous qu'a connus, la Pologne des années 1980. Le représentant de la Zpaf ne manquera pas de souligner que cette exposition permettra à leurs collègues algériens de se frotter à ce qui se fait de meilleur, de par le monde. « Par le biais de ces photographies, des fenêtres sur le mondes s'ouvriront aux algériens », conclut-il. Slawomir Klimkiewicz, premier conseiller à l'ambassade de Pologne, soulignera, de son côté la vitalité des relations entre son pays et l'Algérie. Pour M. Klimkiewicz, une semaine culturelle polonaise s'est tenue en septembre dernier, suivie un mois après par une autre algérienne en Pologne. Signe de l'engouement avéré des deux peuples : ces manifestations ont drainé 30 000 visiteurs en Pologne et pas moins de 20 000 en Algérie. De plus, trois accords de coopérations entre l'Ecole des beaux-arts d'Alger et celles de Cracovie et Varsovie ainsi que l'Académie de musique ont été signés, il y a pas moins de deux semaines, rappelle notre vis-à-vis. Un concert de musique intitulé « rêve de Pologne », présenté par le quartette Lautari, se tiendra le 25 mai à la salle Ibn Zeydoun. « J'ai remis, aujourd'hui (jeudi, ndlr) au ministère de la Santé algérien, M. Tou, une invitation de son homologue polonais, pour se rendre, le plustôt possible, en Pologne. D'ailleurs, nous espérons former des cadres algériens dans le domaine de la cardiologie. Aussi, trois chirurgiens à qui nous assurons les frais de formation iront prochainement en Pologne. » Le diplomate nous dira que 3 restaurants tenus par des algériens se trouvent à Varsovie. Deux étudiants, l'un en médecine et l'autre dans les Ponts et Chaussées, s' y forment. Quelque 600 polonais vivent en Algérie, atteste-t-il.