Enfin, le feu est une source de lumière, au sens physique comme au sens spirituel. Un homme est venu retrouver Ibn Sîrîn, le fameux interprète des rêves, et lui a raconté son rêve : «Je me trouvais sur un bateau. La nuit est tombée et l'embarcation voguait au hasard. Je craignais, ainsi que les gens qui étaient avec moi, de heurter des rochers et de ce fait, sombrer. C'est alors qu'on a aperçu un feu, brûlant sur un rocher. Un peu plus loin, c'est un autre feu et ainsi de suite sur une longue distance. La mer était éclairée comme en plein jour et notre bateau allait, allègrement, jusqu'à sa destination.» L'interprète lui dit : «tu étais dans l'obscurité du péché et tu allais à ta perte. Mais Dieu Très Haut a voulu te sauver et t'a éclairé. Repens-toi et reviens sur le droit chemin !» Dans l'oniromancie musulmane, le feu représente aussi la générosité et la richesse du rêveur. Les Arabes ont pris l'habitude de dire de quelqu'un de pauvre ou d'avare que son «feu s'éteint». La tradition, chez les nomades, est d'allumer un feu pour guider les voyageurs et leur situer les tentes. On les recevait, alors, selon les règles de l'hospitalité. Dire que le feu de quelqu'un s'est éteint signifie qu'il est pauvre et qu'il ne peut offrir l'hospitalité. Il peut aussi s'agir d'avarice. Voir un feu allumé, et attirant les gens, c'est un signe de générosité et de richesse, voir un feu s'éteindre, c'est devenir pauvre ou avare.