Quand le rêveur se voit allumer un feu, dans un endroit fréquenté, c'est une action méritoire qui ne manquera pas d'être récompensée par Dieu. C'est aussi un savoir qu'on acquerra ou que l'on dispensera. Pour le pécheur, surtout si le feu est allumé la nuit, dans l'obscurité, c'est le repentir qui conduit des ténèbres aux lueurs de la foi. Un homme, connu pour être dépravé, est allé voir un interprète des rêves et lui a fait part d'un rêve qui l'a impressionné : «Je me trouvais dans l'obscurité de la nuit et j'errais, complètement perdu. Au moment où je désespérais de retrouver mon chemin, j'ai vu comme un feu. Je me suis aussitôt dirigé vers lui. Il brillait tellement qu'on avait l'impression d'être en plein jour. J'ai vu alors se dessiner les contours d'une agglomération et j'ai retrouvé mon chemin.» L'interprète lui dit : «Tu reviendras à Dieu et tu bénéficieras de son pardon.» Peu après, l'homme, touché par la grâce, a fait amende honorable et a pris le froc des soufis, les mystiques musulmans. Se voir devant un feu allumé, un four ou un brasero (kanoun), avec des ustensiles de cuisine prêts à servir, est un signe de richesse : les ustensiles servent, en effet, à préparer les aliments qui symbolisent l'aisance et l'abondance. S'il s'agit d'un commerçant, il réalisera des bénéfices et écoulera toutes ses marchandises. Mais si le feu s'éteint ou s'il devient cendres, c'est l'annonce de l'appauvrissement ou, s'il s'agit d'un commerçant, de marchandises avariées et de pertes.