Engagements n Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement se sont retrouvés aujourd'hui, mardi, à Rome, pour tenter de trouver des remèdes à la crise alimentaire mondiale et à la flambée des prix. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon qui est intervenu dès l'ouverture de la Conférence réunissant les représentants des 193 pays membres de l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) basée à Rome, a dévoilé un plan d'action pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires. Il a appelé les participants à «aboutir à un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants» et à profiter de «cette opportunité historique pour revitaliser l'agriculture», a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU a ainsi recommandé «des engagements fermes pour aller de l'avant», en estimant qu'il faudrait «augmenter les appuis financiers, sous forme d'engagements fermes et non pas via des prêts». Le directeur général de la FAO Jacques Diouf a, pour sa part, estimé que le problème de la sécurité alimentaire est «de nature politique. Si nous ne prenons pas rapidement les décisions courageuses qui s'imposent, l'impact du changement climatique et la spéculation sur les marchés à terme vont placer le monde dans une situation dangereuse» Alors que la crise alimentaire touche de plein fouet les pays les plus pauvres et a provoqué des émeutes en Afrique, dans les Caraïbes et en Asie, la FAO et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont averti dans un rapport conjoint que les prix agricoles allaient demeurer à des niveaux très élevés au cours de la prochaine décennie. L'organisation humanitaire Oxfam a appelé, dans ce contexte, à la mise en place urgente d'un plan d'action coordonné. «Les dirigeants de la planète doivent, de manière urgente, convenir d'un plan d'action international coordonné afin de lutter contre la crise provoquée par la hausse des prix des produits alimentaires», estime l'organisation. Au moins 290 millions de personnes, dans les 53 pays les plus touchés par l'inflation, ont besoin d'une aide d'urgence, selon Oxfam, qui évalue à 14,5 milliards de dollars les besoins d'assistance immédiats. «Cette somme est faible par rapport aux milliards que la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne ont injectés dans le système financier ces six derniers mois afin de tenter d'éviter une crise économique», estime Oxfam dans un communiqué. L'organisation qualifie de «misérables les sommes données à l'agriculture dans les pays en développement, qui plafonnent actuellement à 4 milliards de dollars, en comparaison avec les 125 milliards de dollars que les pays riches ont donnés à leurs agriculteurs en 2006».