Une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont à Rome, siège de la Fao, pour tenter de trouver des remèdes à la crise alimentaire mondiale et à la flambée des prix. Trop tard pour les pays touchés par la disette mais pour l'avenir, les bonnes mesures seront-elles prises ? Le caractère dramatique de la crise alimentaire ne peut aujourd'hui échapper à personne, surtout ses conséquences dramatiques pour les pays pauvres. Et, la Fao s'attend à ce que les prix agricoles restent élevés au moins dix ans ! En ouvrant le sommet, le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, l'a placé d'emblée sous le signe des troubles frappant les plus démunis des Etats, qui connaissent déjà des émeutes de la faim. La conférence doit se pencher sur la hausse vertigineuse des prix alimentaires et des facteurs entrant dans leur production. La flambée des prix des matières premières agricoles est liée à plusieurs facteurs, dont les mauvaises récoltes dues aux changements climatiques mais aussi à l'abandon de cultures vivrières par de nombreux pays en développement, à une baisse des réserves alimentaires et à la spéculation boursière sur les produits agricoles et, succinctement, une demande en hausse. Cette crise, de nombreux facteurs l'aggravent : spéculation sur les produits de base et politiques de certains Etats qui ont délaissé leur agriculture nationale dépérir pour s'approvisionner sur les marchés mondiaux ou qui ont opté délibérément pour les biocarburants comme solution face à la baisse des réserves mondiales de pétrole… La FAO espère redorer son blason à l'occasion de ce sommet en permettant d'obtenir une plus grande solidarité entre Etats. Le SG de l'Onu, Ban Ki-moon, a exhorté les représentants des 193 membres de la Fao de “ne pas être tentés par les politiques alimentaires qui appauvrissent les voisins”. Il a appelé “à un plus grand degré de consensus international sur les biocarburants”. Ban Ki-moon a souhaité que soient prises “des mesures pour agir à long terme afin de renforcer la sécurité alimentaire mondiale”. D. Bouatta