Fermé depuis l'année 1999, le Jardin d'essai d'Alger est considéré à juste titre comme le poumon de la capitale. Ce joyau, s'étendant sur 80 hectares, est (était) peut-être le plus important en Afrique. C'est en 1832 qu'il a été créé par Hardy. A l'époque, il renfermait surtout des plantes exotiques. Il constituait le point de mire des visiteurs, dont certains n'hésitaient pas à parcourir des centaines de kilomètres rien que pour pouvoir le contempler et s'y ressourcer. Au regard de son importance, de ses richesses et de son statut, le Jardin d'essai était classé 4e ou 5e à l'échelle internationale. Mais l'aura qu'il avait dans les années 1960 et 70 a vite fait d'être fortement émoussée après qu'il a connu une métamorphose (dans le sens négatif bien sûr) en tout point de vue. Sa fermeture était on ne peut plus logique au regard de la dégradation avancée qu'il avait atteint. Pour redorer son blason terni, on n'a pas hésité à solliciter les services des experts français des Jardins de Paris. Ces derniers, travaillant pour le compte de la mairie de Paris, ont déjà eu, par le passé, à prendre en charge le volet réhabilitation du Jardin d'essai de Rabat (entre 2005 et 2007) et également des espaces verts de Tunis. Les techniciens français ont affirmé que les jardins de la Méditerranée présentaient de nombreux points de similitude, notamment en ce qui concerne l'aspect environnemental et les espèces végétales qu'ils renferment. S'agissant de ces dernières, l'on s'est rendu compte qu'entre 400 et 600 ont disparu au niveau du Jardin d'essai d'Alger. La régénérescence du jardin s'imposait plus que jamais. Tous les 40 jours, les experts (architectes, paysagistes et ingénieurs) français se rendaient au jardin pour suivre l'évolution des choses et évaluer le travail accompli. Selon les échos recueillis çà et là, l'on s'apprête à planter des arbres de 15 mètres de haut. Ces derniers permettront, à coup sûr, une meilleure oxygénation de la capitale et de ses citoyens.