Problème n Plusieurs promoteurs soulèvent l'écueil du foncier industriel qui entrave la concrétisation des projets initiés à Oran, qui dispose pourtant d'un potentiel non négligeable, en mesure de faire d'elle un pôle attractif pour les capitaux. Les statistiques du guichet unique de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) indiquent qu'au cours du premier semestre de cette année, 48 demandes d'annulation de projets initiés depuis plus d'une année ont été enregistrées pour des motifs ayant trait essentiellement à l'indisponibilité d'assiettes foncières. Dans ce contexte, certains opérateurs notent avec dépit que l'investissement à Oran relève de «l'aventure» en raison de ce manque qui a généré des manœuvres spéculatives. Le secrétariat du Comité d'assistance et de localisation de l'investissement et de régulation foncière (Calpi-REF) indique que les dossiers qu'il traite concernent des projets orientés en majorité vers les zones industrielles et d'activité de la wilaya. A titre d'exemple, 27 dossiers ont été traités et agréés au cours du premier trimestre de cette année. Ces dossiers qui totalisent un investissement global de plus d'un milliard de dinars et qui offrent 288 opportunités d'emploi, concernent plusieurs segments d'activité. Concernant la cessibilité des assiettes, le directeur de l'Agence foncière, propriétaire des terrains implantés dans les zones d'activité, souligne que la rétrocession ne relève ni de ses prérogatives ni de celles du Bureau d'études et de réalisation urbaine (Urbor), propriétaire des zones industrielles 1, 2 et 3 d'Es-Senia et Hassi Ameur : «La cession du foncier industriel nécessite l'accord préalable des institutions concernées à l'instar du Calpi-REF, qui étudie les dossiers et sollicite l'aval des propriétaires pour éviter de reproduire les erreurs du passé». Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (Ccio) est, quant à lui, optimiste quant à la disponibilité des terrains réservés à l'investissement. Pour lui, il est erroné de parler de rareté. «Bien au contraire, l'offre sera meilleure à l'avenir après la concrétisation du mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest qui permettra de dégager de nouvelles poches foncières susceptibles de renforcer le portefeuille existant», a-t-il déclaré. Abondant dans le même sens, le directeur de l'Agence foncière note que la wilaya dispose d'une réserve de plus de un million de mètres carrés, soit l'équivalent de 100 hectares, «répartis à travers 10 zones d'activités industrielles», ainsi qu'un patrimoine qui abrite des showrooms ouverts sur le tracé de la route reliant l'aéroport d'Es-Senia à la commune d'El-Kerma. Oran, qui compte 18 zones d'activité, disposait, il y a quelques années, d'une réserve de 1,6 million de mètres carrés, dont 600 000 m2 déjà affectés. Pour renforcer ce portefeuille, l'Agence foncière a acquis, il y a quatre mois, une nouvelle zone d'activité dans la commune de Bethioua d'une superficie de 194 hectares, qui sera réservée à la réalisation de projets d'envergure.