Regret n «Il n'y a que les feuilletons et les téléfilms qui passent à la télévision, alors que la programmation peut consacrer un volume horaire à ce genre cinématographique.» Hacen Touati, un jeune réalisateur pour qui le court-métrage aide à se construire une personnalité, à cumuler des expériences, récuse l'idée préconisée par les conservateurs, à savoir que ce genre cinématographique est destiné aux débutants et aux amateurs. «Le court-métrage est un format cinématographique, il a ses propres critères comme son propre rythme, il a sa référence», insiste-t-il, estimant : «il y a dans le court-métrage une attitude créative plus qu'un souci de raconter une histoire. Car, relève-t-il, ce qui importe dans un court-métrage, ce n'est manifestement pas de raconter une histoire, mais comment la raconter en une courte durée. Il est difficile et de surcroît plus délicat de faire un film ayant un sens et une crédibilité cinématographiques.» En outre, «un court-métrage professionnel, indique-t-il, exige un plateau, une technique, un scénario, une mise en scène, des comédiens...» Hacen Touati, qui regrette que dans l'esprit de certains le court-métrage est confondu à un sketch, en raison de l'absence d'une culture de court-métrage, donc de cinéma, ne croit pas au professionnalisme des uns comme à l'amateurisme des autres. «Le film parle de lui-même et en dit davantage sur la réalisation et, en conséquence, sur le cinéaste», indique-t-il. Il y a, en fait, un bon et un mauvais film. Hacen Touati, qui a, à son actif, plusieurs réalisations comme Pourquoi l'Algérie ? Mort avant la mort, La faute et Harragas, rêve qui ne se réalise pas, regrette que le court-métrage, l'avenir du cinéma algérien, n'a pas de place dans le paysage audiovisuel. «La télévision refuse, je ne sais pour quelle raison, de s'ouvrir aux courts-métrages», déplore-t-il, soulignant : «Il n'y a que les feuilletons et les téléfilms qui passent à la télévision, alors que la programmation peut consacrer un volume horaire à ce genre cinématographique. En plus, projeter des courts-métrages se révèle une aubaine pour les jeunes cinéastes qui ne demandent qu'à faire du cinéma.» La télévision s'avère effectivement un partenaire rentable dans la production des courts-métrages, puisqu'en créant un marché, elle encourage aussitôt et assure, à coup sûr, une certaine productivité cinématographique. Il y a également les salles de cinéma qui présentent un important potentiel dans la promotion du court-métrage, et ce, en projetant, avant le film, une séquence de courts-métrages. Il y a aussi les festivals qui, eux, représentent le premier moteur de la production du film court.