Compétition n C'est aujourd'hui, lundi, que s'ouvre, à Taghit (wilaya de Béchar), la première édition du festival du court-métrage. Initié par la fondation Fennec d'Or, ce festival de six jours auquel prennent part une trentaine de jeunes cinéastes devant disputer le Taghit d'or, a pour principal objectif de relancer la pratique cinématographique en Algérie. «C'est une manifestation qui a pour but de relancer et de promouvoir le cinéma en faisant connaître une nouvelle génération de jeunes réalisateurs à travers le court-métrage», a déclaré Yasmine Chouikh, coordinatrice du festival, car, ajoute-t-elle, «nous avons constaté que le court-métrage qui a connu ces dernières années, notamment depuis 2002 un foisonnement inattendu et bien particulier, devient un genre cinématographique à part entière suscitant de plus en plus l'intérêt de jeunes amateurs.» S'exprimant sur la tenue du festival, Salim Aggar, un jeune réalisateur ayant à son actif un documentaire ça film à Alger, a estimé que «ce festival vient à point nommé dans la mesure où il n'y a pas de festival reconnu de court-métrage». Et de poursuivre : «Le court-métrage devient un genre cinématographique pareil au long-métrage. En outre, et en l'absence d'une école de cinéma, il peut se révéler une école. Il faut savoir que les grands réalisateurs, à l'instar de Steven Spielberg, sont passés par le court-métrage.» Interrogé ensuite sur la sempiternelle question de savoir s'il y a un cinéma ou pas en Algérie, Salim Aggar a formellement réagi contre les constatations pessimistes de plusieurs professionnels du 7e art : «Il y a une pratique cinématographique même si elle n'est pas de la proportion que celle que nous avons connue dans les années 1970 et 1980, il y a des réalisateurs, notamment les jeunes qui font du cinéma, même s'il s'agit du court-métrage. Maintenant, ce qu'il n'y a pas, c'est bien effectivement une industrie cinématographique, d'institutions chargées de soutenir le cinéma.» Il est vrai que la relance de l'exercice cinématographique en soi peut se faire grâce au court-métrage, puisque de nombreux amateurs de l'image, motivés par une passion inconditionnelle pour le 7e art, s'initient à ce genre d'expression cinématographique. Parce qu'il est pratique. Il ne nécessite pas un gros budget, que ce soit au niveau des moyens techniques que des ressources humaines. Avec très peu de moyens matériels – il suffit juste de l'imagination et de la créativité – il est possible de faire un film. Mais pour inscrire cette dynamique dans la durée, il faut un espace propice, tel le festival de Taghit. Le festival du court-métrage s'avère alors une opportunité pour ces jeunes talents ; il leur offre une possibilité de s'exprimer, de faire connaître leurs travaux ; il s'agit en effet d'un espace favorisant la discussion, l'échange et la confrontation des expériences. Il s'agit d'une pépinière de futurs réalisateurs, voire de professionnels de l'image. l Le programme des activités du festival prévoit, en marge du volet compétition, la projection, dans la catégorie Panorama, de nombreux films réalisés par des cinéastes étrangers (Liban, Maroc, Egypte, Palestine…), des séances-débats en présence de réalisateurs, de journalistes, de critiques et de cinéphiles. Ces séances seront consacrées à la réflexion et au débat. Elles permettent l'échange des expériences cinématographiques et les discussions autour des films projetés. Le festival comprend aussi un atelier. L'atelier ciné-journal est un journal d'information diffusé dans la salle de cinéma et qui résume les informations du jour. L'équipe de rédaction sera constituée de stagiaires encadrés par des professionnels. Un autre atelier consiste à initier les jeunes amateurs à faire et à réussir un film, à savoir de l'idée à la projection jusqu'à la réalisation. Enfin, et outre des cinébus qui sillonneront la ville de Taghit et ses localités alentour pour des projections au profit des populations locales, des séances – qaâdate – à la mode traditionnelle seront organisées, chaque nuit, où les cinéphiles discuteront, apprendront et débattront leurs idées avec les professionnels de l'image.