Optimisme n Si on suit bien le raisonnement de Rabah Saâdane le sélectionneur national, il faut 12 points à notre équipe nationale pour passer ce premier tour des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010. Pour l'instant, les coéquipiers de Rafik Djebbour en ont récolté trois en deux sorties, ce qui laisse supposer que six autres points doivent être assurés à domicile lors de la venue de la Gambie et du Sénégal et que les trois autres doivent être ramenés d'un déplacement, soit de Banjul, ce samedi, soit de Monrovia, l'automne prochain. Hier, lors de son point de presse habituel avant le départ, Saâdane a affirmé que son équipe avait les moyens de réaliser un bon résultat face à la Gambie, même s'il reconnaît que la mission sera extrêmement difficile pour les deux équipes, d'autant que les Scorpions sont au pied du mur après leur match nul face au Sénégal dimanche. Les camarades de Njogu Demba, le véritable leader de l'équipe, sont en progrès constant (comme l'ont affirmé les résultats d'une étude de la Fifa) et auraient pu l'emporter face aux Sénégalais qui n'ont dû leur salut qu'à l'expérience de leurs cadres et au brio du gardien Tony Silva qui a sauvé sa cage à plusieurs reprises. Les Algériens, pour leur part, vont croiser le fer avec cette équipe gambienne pour la troisième fois en une année et demie, puisque les deux équipes se sont rencontrées dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2008 avec une victoire difficile des Verts au stade du 5-Juillet (1 à 0) et une défaite (1 à 2) à Banjul dans un match heurté où les Algériens ont été pris à partie. La confrontation de samedi prochain ne devrait pas beaucoup différer de la précédente, même si les Gambiens savent qu'ils se déplaceront en Algérie une semaine après, ce qui minimisera certainement leurs intentions d'intimider leurs adversaires en usant de jeu dur ou de provocation. Et si on considère, comme l'estiment les spécialistes, que le Sénégal est le favori du groupe 6 et que le Liberia est le moins nanti, l'Algérie et la Gambie sont pratiquement au même rang, ce qui veut dire que les matchs aller et retour entre ces deux sélections sont plus que déterminants et devront incontestablement départager le meilleur second de ce groupe. Par ailleurs, l'Algérie est-elle capable aujourd'hui de ramener une victoire de l'extérieur en match officiel, sachant que cela ne lui est pas arrivé depuis bien longtemps. Si on prend les résultats de l'équipe depuis la CAN 2004 et les deux éliminatoires des CAN qui ont suivi (2006 et 2008), les Verts n'ont gagné aucun match lors de leurs différents déplacements sur le continent : quatre défaites et cinq matchs nuls. La prudence avec laquelle ont, à chaque fois, joué les Verts a laissé beaucoup de regrets et de frustration chez leurs supporters. La sélection nationale a besoin de se décomplexer et d'oser un peu plus en attaque si elle veut s'assurer une place au second tour et éviter les «petites» défaites ou des nuls improbables, comme contre le Cap-Vert par exemple. Il va falloir oser l Un peu plus d'audace et de hargne, voire plus de conviction dans son potentiel, peuvent permettre à Saâdane et ses troupes de revenir avec au moins un match nul, comme l'ont fait les Lions de la Teranga, mais une victoire serait formidable. Pour ce faire, le mental a une grande place dans la préparation de ce match que les coéquipiers de Ziani doivent entamer avec un esprit conquérant et vainqueur, mettant de côté les calculs d'épicier qui nous ont souvent coûté cher par le passé. Saâdane osera-t-il pour une fois jouer l'attaque à outrance en terre étrangère, lui qui nous a habitués à des schémas plus prudents et moins ambitieux ? Cette sélection que l'on annonce comme étant la meilleure du moment et qui représente en même temps l'avenir de notre football a une chance de nous montrer ce qu'elle a vraiment dans le ventre et de se surpasser contre une Gambie qui n'est ni une petite équipe ni une grosse cylindrée. C'est un adversaire à prendre au sérieux, mais sans en faire un handicap de taille. La victoire est possible si nos Verts affichent plus d'ambition et d'efficacité. Le nul est toujours bon à prendre, mais une défaite remettrait beaucoup de choses en question après le large succès devant le Liberia.