n Dans une étude d'analyse, Mme Ouardia Labsari, sociodémographe et maître chercheur au Cread, estime, en se basant sur les deux derniers recensements, que 55,2% des personnes âgées sont chefs de ménage, et ce, malgré la faiblesse relative de leur proportion dans la population (7% environ). Cela traduit, selon elle, l'importance de la place des personnes âgées dans la famille, même si cette place fait surgir une interrogation : cette place, qualifiée par notre interlocutrice de purement symbolique, serait-elle due simplement au respect dû aux personnes âgées, au père en particulier, ou tiendrait-elle plus prosaïquement de la situation sociale et économique des jeunes, marquée par le mariage très tardif et la précarité économique ? En réponse à cette interrogation, Mme Labsari affirme que «le réalisme voudrait que la seconde hypothèse soit la plus plausible, puisque la dépendance économique des jeunes adultes est bien réelle, générant frustrations de tous ordres». Dans l'ensemble, la place des personnes âgées de sexe masculin ne semble, selon elle, pas modifiée par le milieu de l'habitat. Ce qui n'est pas le cas pour les femmes qui «à mesure que l'on s'éloigne de l'agglomération perdent le statut de chef de ménage», dit-elle. L'examen par groupes de générations laisse cependant apparaître, d'après l'analyse de Mme Labsari, que les hommes perdent leur place de chef de ménage au fur et à mesure qu'ils avancent dans l'âge : l'écart étant de 28% entre hommes âgés et plus jeunes. A l'inverse, il n'est pas constaté de grand écart entre femmes très âgées et plus jeunes.