Parcours n Dès sa naissance à l'hôpital, un nouveau-né, que la mère ne veut pas (ou ne peut pas) garder, fait l'objet d'un transfert dans une structure de placement. Comment un nouveau-né atterrit-il dans une pouponnière dès sa naissance ? tout commence à la maternité de l'hôpital. Une fois qu'une femme accouche et qu'elle avoue son incapacité à le prendre en charge elle-même, les procédures de placement du bébé dans une pouponnière s'enclenchent. «Après l'accouchement, l'assistante sociale nous demande de préparer le transfert du bébé», affirme la directrice résidente de la pouponnière Amel de Palm-Beach (Alger), Mme Oulhadj. La responsable de la pouponnière publique d'El-Biar, Mme Karadja, soutient la même chose. Les préparatifs commencent alors à deux niveaux. D'abord les modalités de transfert du nouveau-né de l'hôpital à la pouponnière. «C'est généralement une affaire de quelques jours. Si le bébé n'est pas malade, il est transféré le plus rapidement possible, trois jours au maximum. Il faut savoir que les hôpitaux n'ont pas de structures pour garder ces enfants et que ces derniers ne doivent pas rester dans les maternités. Si le bébé présente des signes de maladie, il est retenu pour examen», explique Mme Oulhadj. Le transfert ne peut concerner qu'un seul bébé à la fois, précise-t-elle. C'est l'hôpital lui-même qui assure le transport. Dans le cas d'indisponibilité, indique la directrice, la pouponnière se charge de cette besogne. A El-Biar, ce sont les hôpitaux qui s'acquittent de cette tâche. «Il arrive que des transferts soient annulés pour indisponibilité d'une ambulance», explique Mme Karadja. Avant que l'enfant n'arrive dans son «nouveau domicile», un autre travail se fait au niveau de la structure d'accueil. «Une fois reçu l'appel d'avertissement de l'assistante sociale, on informe immédiatement la berceuse qui l'accueillera dans sa chambre», nous dit-on à Amel. Ici, c'est la directrice qui reçoit toujours le nouveau venu. Dès son arrivée, on ouvre au nouveau venu un cahier appelé «Jardin secret» tenu et mis à jour par la berceuse. «La berceuse note dans quel état il est arrivé à la pouponnière, les vaccins qu'il a faits, enfin tous les détails nécessaires qui peuvent aider à reconstruire l'environnement dans lequel est né l'enfant. C'est un élément qu'il ne faut pas sous-estimer. Plus tard, comme tout un chacun, il interrogera ses parents sur ses premiers jours», affirme la directrice. Le cahier est éventuellement remis à la famille d'accueil en cas d'abandon définitif du bébé par sa mère. Cette dernière prend connaissance du placement de son fils au niveau de l'hôpital, mais surtout à la Direction de l'action sociale (DAS). A Palm-Beach et à El-Biar, la mère a un délai de trois mois pour récupérer son enfant. Au-delà de ce délai, le placement devient un abandon définitif. «C'est la DAS qui nous saisit à ce sujet», affirme Mme Oulhadj. L'abandon définitif implique que le bébé peut désormais être accueilli dans une famille. Exception : une mère peut demander et obtient le prolongement du placement de son fils au cas où elle fournirait des indices prouvant qu'elle pourra s'en occuper dans quelque temps.