Le plasticien Ranou, dont l'exposition se tient depuis jeudi à l'Espace Ranou, a donné un nouveau style à la lettre arabe, qu'il a «retravaillé», tout en lui gardant son authenticité. «La particularité de mon travail est que j'ai travaillé sur la verticalité de la lettre et que j'ai porté le point directement sur la lettre», a indiqué l'artiste peintre Ranou qui a fait converger les différents segments de la lettre vers un même point. L'artiste, qui tout en gardant à la lettre arabe son authenticité et sa valeur plastique, a «essayé de lui ajouter un plus d'esthétique et lui donner un nouveau graphisme». «En composant une peinture, il y avait deux sujets qui, par hasard, ont convergé et c'est de là qu'est née l'idée de ce travail de recherche dont l'aboutissement est la lettre convergée», a confié Ranou précisant : «Je ne suis pas calligraphe mais plutôt peintre, graphiste et designer» Ranou qui a aussi utilisé de nouveaux supports tels que le liège et l'aluminium (ce dernier donnant une touche très moderne à l'œuvre) a aussi réalisé un travail de «standardisation» et de «normalisation» des deux premières lettres de son alphabet «stylisé», afin, a-t-il précisé «de le mettre à la portée de tout un chacun, particulièrement les étrangers ne connaissant pas la langue arabe». Le plasticien, qui projette d'étendre sa démarche à d'autres écritures, a aussi exposé des œuvres alliant l'écriture «koufi moderne» et son nouveau style d'écriture. Avec des touches pleines et des traits vigoureux, Ranou perpétue la tradition de la calligraphie tout en s'écartant d'elle. Il épure donc le trait de ses lettres verticales en les alignant à des normes qui ne sont pas encore définitivement établies.