Située dans le quartier populaire de Aïn Naâdja, la galerie Ranou se veut un espace ouvert à tous les potentiels créateurs. Ainsi, la galerie en question a été étrennée par une exposition individuelle du propriétaire des lieux, à savoir Abdelghani Belarbi. Ce dernier y expose une nouvelle collection originale de 33 œuvres, où trois thèmes y sont développés dont Normalisation des deux premières lettres de l'alphabet arabe Ranou, écriture arabe styles koufi moderne et Ranou et P=SA3 (2008). Abdelghani Belarbi est né en1961 à Béjaïa. Pas plus haut que deux pommes, le petit Ranou, comme aiment à l'appeler ses proches, est un fervent curieux. Sa plus grande force réside dans sa faculté d'assimilation vite et bien sur le terrain. Vie active oblige, il exercera un peu tous les métiers, notamment la mécanique et les arts architecturaux. Il confie, d'un air fier, qu'il a dessiné la maison de ses rêves, en y faisant lui-même les gros œuvres ainsi que les finitions les plus délicates. Abdelghani découvre une partie de lui ignorée jusqu'alors, en l'occurrence son côté artiste, philosophe, créateur et rêveur aux mille couleurs. Il ne peut prétendre à aucune formation artistique, à aucun diplôme ou distinction de ce genre, mais il a des ambitions à la hauteur de ses couleurs. « Des symboles originaux s'installent également sur les murs de ma maison, sur les toiles. Des symboles qui sont la déclinaison de ma vocation artistique inconsciente », explique-t-il. Pour sa dernière collection, Ranou s'est inspiré du monde animal. Après avoir découvert la trilogie des animaux (les sommets du A3… un aquatique, un terrestre et un volatile), l'artiste s'est plu à inventer une technique nouvelle, à savoir la calligraphie arabe. « Cette dernière, explique-t-il, se caractérise par la magistrale convergence de toutes ses lettres verticales vers un même point. Ces lettres proportionnées doivent être conformes à la norme pour toute utilisation. Un lien s'impose entre les lettres de son alphabet afin d'en constituer un mot esthétiquement éblouissant doté d'un sens porteur, cette technique nouvelle qui allait lui permettre d'enrichir l'outil de communication pour mieux transparaître son engagement purement humaniste. » Pour Ranou, la peinture, c'est d'abord un art décoratif et peut-être aussi une matière lumineuse pour l'humanité. Concernant, la genèse de l'œuvre : la formule : P=SA3, l'artiste révèle qu'il s'est toujours inspiré du monde animal, mais que dernièrement son étonnement s'est porté sur l'ordre et la régularité de façon continue du mode de vie en bien-être de leur monde. « Suite à cette découverte et encore à mon plus grand étonnement, leurs représentants m'ont autorisé à révéler la formule de la paix P=SA3, parcequ'ils ont vu en moi un bon musulman, un bon chrétien et un bon juif à la fois. Pour moi, je préfère ne pas faire de commentaire. Attention, leur savoir me fait annoncer fortement et sans complexe sur l'inexistence des guerres de religion chez eux, parce qu'elles sont dues simplement à l'ignorance ». Et d'ajouter : « Pour eux, cette formule a de tout temps existé, bien avant la formule E=MC2 et j'y crois personnellement, car le bon Dieu, seul créateur de ce monde, a ordonné à l'être humain de lire dès ses premiers contacts (communication) avec l'humanité pour permettre à la paix de se répandre éternellement, afin qu'elle soit retrouvée partout ». La palette de Ranou est un ensemble de tons chauds et froids. Ranou reconnaît qu'il n'a pas de préférence au niveau des couleurs. C'est plutôt le moment d'inspiration qui immortalise sur ses toiles ses tons définitifs. Les œuvres de Abdelghani Belarbi se laissent voir, tous les jours de 15h à 18h, dans la sympathique galerie Ranou. Avis aux amateurs !