Rares sont les femmes qui sortent d'une maternité publique le sourire aux lèvres. Les conditions de prise en charge sont, selon certains témoignages, déplorables à tout cela viennent s'ajouter les vexations et les brimades du personnel médical chargé de les assister en ces moments cruciaux. Cette situation s'explique selon le professeur Addad, chef de service de gynécologie obstétrique au CHU de Mustapha-Pacha, par le nombre d'accouchements enregistré dans ces établissements. «Au service de gynécologie obstétrique de Mustapha, vous avez quatre tables qui sont toujours occupées, et un nombre important de femmes qui attendent d'accoucher. Cela étant, la demande dépasse de loin l'offre. Pourtant, un accouchement normal peut bien se dérouler dans n'importe quelle polyclinique», dit-il. Il s'agit, en premier lieu, d'un manque de sensibilisation, selon lui. De son côté, le pr Kaci Hadjar explique ce dysfonctionnement par la mauvaise répartition géographique des maternités. «Bien sûr que le Nord est plus favorisé que le Sud», confirme-t-il. A la question de savoir si nos maternités publiques sont en mesure de fournir des prestations de qualité, il dira : «Les maternités publiques ont les moyens matériels et humains pour une bonne prise en charge des femmes qui viennent accoucher.» Pour lui, ce sont les milieux publics qui détiennent les talents et les moyens, contrairement à l'idée reçue.