Statistiques n Plus de 49% des diabétiques, tous types confondus, sont atteints de la rétinopathie diabétique (RD). Il s'agit d'une atteinte rétinienne liée au diabète pouvant aboutir à la cécité. C'est ce qui ressort d'une étude menée au niveau de l'hôpital central militaire de Aïn Naâdja (Alger), et dont le but, selon le professeur Fatiha Karaouat, chef de service ophtalmologie de l'hôpital central de l'armée, est d'établir un bilan d'une consultation ophtalmologique de diabétiques sur le plan fonctionnel. Selon ce professeur qui intervenait hier au cours d'un symposium international sur la prévention de la cécité organisé par l'Association algérienne de lutte contre la cécité, la rétinopathie diabétique est encore trop souvent source de cécité. L'échantillon choisi pour l'étude est homogène et regroupe 1 33 consultants diabétiques, qu'ils soient insulino-dépendants ou traités par des hypoglycémiants oraux (comprimés), a-t-elle précisé. Selon cette étude, réalisée par une équipe de l'hôpital central militaire, dont le professeur Karaouat, plus de 60% des cas de rétinopathie diabétique ont une maculopathie diabétique (atteinte de la région rétinienne centrale). Cette région est responsable de 9/10 de la vue. Le professeur estime, par ailleurs, que le taux de malvoyance est de 10,1%, alors que la taux de cécité est de l'ordre de 11,6%. Selon elle, ce sont des taux très élevés, surtout lorsqu'on sait que les diabétiques ne font pas de contrôle médical à temps. «Les diabétiques ne consultent pas un médecin à temps, mais, pis encore, ils ne le font qu'une fois qu'ils ont perdu totalement la vue. Ce qu'il faut savoir, a-t-elle tenu à souligner par ailleurs, est que même dans les cas où la vision serait normale, cela ne veut pas dire systématiquement que la rétine est saine.» C'est pourquoi le professeur Karaouat estime qu'il est du devoir des généralistes, des ophtalmologues et des professionnels de la santé d'inciter et d'orienter les diabétiques à faire un examen médical, en précisant que, selon M. Javitt, ophtalmologue danois, la prise en charge optimale de la RD coûte 7 fois moins que la prise en charge sociale de la cécité. Le professeur Karaouat a expliqué, en outre, qu'il est nécessaire pour le diabétique qui présente un début de rétinopathie diabétique de faire une série d'examens ophtalmologiques afin de traiter précocement cette maladie et éviter ainsi la cécité. Elle a noté qu'actuellement, on voit des personnes âgées de 50 ans devenir aveugles et même des sujets relativement jeunes à cause de la mauvaise prise en charge du diabète et de la rétinopathie diabétique. l 15% des enfants scolarisés sont touchés par le trachome dans le sud du pays, a indiqué le chef de service ophtalmologie au CHU de Béni Messous, Mohamed Tahar Nouri, qui est aussi président de l'Association algérienne de lutte contre la cécité. Le président de l'association a souligné, en effet, que ce taux a été enregistré lors d'une campagne de dépistage du trachome lancée cette année par l'association en milieu scolaire , notamment à Ménéa (Ghardaïa), Taïbet (Touggourt) et Ngoussa (Ouargla). «Nous avons demandé aux autorités sanitaires locales de renforcer leurs efforts, en matière de prévention et aussi pour mieux prendre en charge les malades par un traitement classique qui consiste en l'application de la pommade auréomycine tétracycline», a-t-il indiqué. Le professeur a fait savoir, par ailleurs, que des essais cliniques pour un nouveau traitement se sont révélés très positifs. Il s'agit d'un traitement de trois jours avec un collyre Azytromicine (antibiotique), au lieu d'un traitement classique de six semaines.