Tenue vestimentaire des femmes, surprise-parties d'adolescents, vente d'alcool… ces dernières semaines un spectaculaire tour de vis sur les bonnes mœurs a été opéré par le gouvernement comorien, de ce petit archipel de l'océan Indien. «Est prohibé le port en public de tous les effets vestimentaires laissant apparaître les parties intimes du corps ou dont la vue choque la pudeur.» De même, sont interdits les «bals» de jeunes, organisés à l'occasion d'anniversaires ou à la fin de l'année scolaire, et accusés d'inciter à la débauche. Le nouveau train de mesures, doublé d'un contrôle plus strict de la vente d'alcool dans les magasins, a été accueilli avec scepticisme, voire inquiétude par une partie de l'intelligentsia comorienne. «Les femmes comoriennes n'ont pas besoin d'arrêtés ministériels pour porter des habits décents», estime sous le couvert de l'anonymat une journaliste, s'inquiétant des tentatives d'«importer des modes vestimentaires étrangers», d'inspiration orientale.