C'est parti pour les soldes d'hiver en Algérie. A partir du lundi prochain et pendant dix jours, les magasins pourront faire leurs habituelles promotions d'hiver. Avec l'économie de marché puis la mondialisation suivie d'un imaginaire fécond ont, en effet, fini par faire adopter à distance les soldes comme un mode de consommation à part entière. Pour des consommateurs aux regards constamment rivés sur l'évolution des mœurs de consommation en Occident, les soldes ne semblent pas, en effet, être une découverte. Ce qui est, par contre, de l'ordre de l'initiation, c'est la pratique des soldes. Actuellement, la Direction du commerce procède à la réception et l'étude de dizaines de demandes émanant de commerçants de détail qui veulent solder leurs marchandises durant cette période. Leur nombre oscille entre 50 et 60 commerçants, dont la majorité sont spécialisés dans la vente des effets vestimentaires. Toutefois, et en dépit des campagnes de sensibilisation lancées chaque année par la Direction du commerce de la capitale, notamment en ce qui concerne le respect des périodes de soldes arrêtées par les pouvoirs publics, ce secteur demeure caractérisé par une anarchie totale. La majorité des commerçants qui, pour leur part, connaissent à peine le principe général de cette loi, décrètent une période de soldes pour une durée indéterminée, autrement dit jusqu'à épuisement des marchandises, et appliquent les prix qui les arrangent. Pas d'affichages conformes et des prix et des niveaux de remises aléatoires. En plus, les soldes à l'algérienne n'ont concerné, jusque-là, que le vestimentaire et la chaussure. L'électroménager, l'électronique, l'ameublement, l'informatique, les bijoux… sont exclus. A l'inverse, l'habillement est entré dans le cycle des collections (automne/hiver, printemps/été) et les revendeurs sont contraints de renouveler sans cesse leurs stocks sous peine de disparaître. En Europe, chaque commerçant dispose de deux semaines supplémentaires pour des soldes libres tout au long de l'année. Ces périodes de soldes libres doivent, toutefois, s'achever au moins un mois avant celles des soldes d'hiver ou d'été. Ces pratiques sont loin d'être applicables en Algérie. D'ailleurs, certains magasins ont déjà commencé à baisser leurs prix dès le mois de décembre dernier. D'autres attendent la fin de l'hiver pour baisser leurs prix. Ces ventes à prix réduit stimulent, à vrai dire, les chiffres de ventes des commerçants et leur permettent d'écouler leurs anciens stocks. Pour leur part, les franchisés font tout ce qu'ils peuvent pour s'attirer la confiance des clients. Les magasins, qui vendent des marques connues, fleurissent dans toute l'Algérie, et certains d'entre eux proposent des baisses de prix pouvant aller jusqu'à 70%. Le nombre de chaînes de prêt-à-porter se comptaient sur le bout des doigts, il y a quelques années. Ils sont une centaine aujourd'hui, à l'image de Celio, Adidas, Mango, Kiabi, Complice, Puma, Dixit….etc. Et pour ceux qui disposent de budgets limités mais cherchent des articles de marque, ces soldes sont du pain béni. Une chose est sûre, les directions du contrôle des prix (DCP) seront mises à rude épreuve pour contrôler les opérations pendant cette période. Le commerçant est tenu de déposer, apurée par le directeur du commerce de la wilaya territorialement compétente, une déclaration comportant la copie du registre du commerce ou le cas échéant la copie de l'extrait du registre de l'artisanat et des métiers, la liste et les quantités des biens devant faire l'objet des ventes en solde, l'Etat reprenant les réductions de prix à appliquer ainsi que les prix pratiqués auparavant. Autrement, des procès-verbaux d'infraction à la loi lui seront dressés. Adnane Cherih