Il faut effectuer 3 dépistages successifs pour être sûr de l?existence ou non de la maladie. Lors de la journée de prévention organisée lundi, par le sous-secteur sanitaire de Bordj El-Bahri, à l?Ecole nationale de la protection civile, en faveur des sapeurs-pompiers et des futurs cadres de la Protection civile, les médecins présents ont essayé d?expliquer les dangers du sida et les conséquences de cette maladie mortelle ainsi que les modes de transmission. Des questions que se pose tout individu. Le docteur Bouhraoua, responsable du sous-secteur de la santé, explique d?emblée que le danger plane sur l?Algérie, puisque la voie de transmission n?est plus, comme dans les années 1980, une contamination par voie sanguine, mais plutôt par voie sexuelle. C?est une réalité que nul ne peut nier pas plus que celle faisant état de la prédominance des femmes qui représentent 62% des personnes atteintes. «L?Algérie n?est pas à l?abri et nous sommes tous concernés et interpellés, surtout vous, en tant qu?agents de protection. Vos interventions dans des situations d?urgence, vous exposent au contact du sang, donc au risque de contamination», explique-t-elle. Toutefois, elle affirme que le virus n?est pas du tout nouveau et qu?il a été retrouvé sur des momies. «Il a même été découvert au XVIIe siècle, mais faute de diagnostic, personne ne pouvait le reconnaître.» Actuellement, l?Algérie compte officiellement près de 1 373 séropositifs, mais selon les prévisions de l?Organisation mondiale de la santé, le nombre est plus élevé et notre pays n?enregistre pas moins de 13 000 séropositifs. «Les chiffres officiels sont loin de refléter toute la réalité, car ils ont été effectués lors de prélèvements hasardeux de sang. Le chiffre réel est bien plus élevé que cela». Pour sa part, le docteur Djenadi insiste sur les moyens de prévention et il explique notamment qu?il faut effectuer trois dépistages, pour que le médecin arrive à s?assurer de la présence du virus ou pas. «Le premier test effectué peut s?avérer négatif, il s?appelle Iliza. Le deuxième, effectué trois mois après, est plus crédible, car durant les premières semaines de la maladie, les anticorps ne se sont pas encore développés. Les symptômes de la maladie sont des signes généraux (toux, fièvre, diarrhée, sueurs). Nous ne pouvons détecter la pathologie tout de suite.» Dès que le Dr Djenadi prend un préservatif, le défait et le montre ouvertement à la salle l?assistance reste bouche bée. Les agents de la Protection civile, élèves de l?Ecole nationale de la protection civile, baissent les yeux, d?autres se cachent le visage entre les mains, alors que des murmures et des rires silencieux fusent des derniers rangs de la salle. «Je ne vous incite pas à la débauche, mais je vous pousse à vous protéger», argue-t-il. Comment faut-il briser les tabous même dans les milieux intellectuels !? Pourquoi le fait de parler de sexualité cause-t-il autant de gêne et de honte ? N?est-ce pas des questions naturelles, que tout le monde se pose pour apprendre à connaître son corps ? N?est-ce pas la première des éducations qu?il faut inculquer aux enfants ? Une tâche pas du tout aisée, surtout dans une société conservatrice comme la nôtre, matraquée par les préjugés «religieux et scientifiques» !