Avantages n Outre l'équilibre écologique qu'il génère, le reboisement constitue une opportunité de création d'emplois et de richesses. Ravagées ces dernières années par des incendies récurrents, les forêts du Nord du pays connaissent des campagnes de reboisement à un rythme accéléré. Des entreprises spécialisées dans les travaux forestiers, engagées par les directions locales des forêts, sont à pied d'œuvre pour redonner vie à ces espaces abandonnés depuis plusieurs années. Ces actions, précise le directeur général des forêts, sont menées dans le cadre du plan national de reboisement élaboré en 1999, et mis en œuvre en 2000, et dont l'objectif «est d'accroître le taux de boisement dans le nord du pays de 11% actuellement à 13% et ce, pour maintenir les équilibres écologiques». Le Plan national du développement agricole (Pndra), adopté en 2000, est venu s'ajouter au PNR visant le boisement de 1 245 000 hectares à l'horizon 2020. Ces plans d'action de grande envergure traduisent le «réveil» des autorités quant à l'importance d'une exploitation idoine du patrimoine forestier aussi bien sur le plan écologique qu'économique. Interrogé sur le taux d'avancement des travaux engagés, le directeur général des forêts s'est montré satisfait et optimiste quant à la possibilité d'atteindre les objectifs des deux programmes gouvernementaux sus-cités. « En 2007, nous avons réalisé le boisement de 37 000 hectares et nous comptons augmenter le rythme de réalisation en mobilisant davantage de moyens humains et matériels pour atteindre une moyenne de 100 000 hectares/an à l'horizon 2009», affirme M. Titah. Le financement des projets inscrits ne représente nullement un problème, affirme notre interlocuteur, puisque l'Etat a mobilisé d'importantes ressources financières «d'autant qu'il s'agit d'un domaine public qui est le patrimoine forestier national». Il faut dire, par ailleurs, que les actions de reboisement entamées constituent des opportunités pour la création d'un nombre non négligeable de postes d'emploi au profit des habitants des villages défavorisés, situés aux abords des forêts. Ces projets contribuent donc à lutter contre la pauvreté dans ces régions et améliorer le niveau de vie des populations. Dans ce sens, les directions locales des forêts ont pris une bonne initiative en imposant aux entreprises chargées de réaliser les travaux de reboisement de recruter une main-d'œuvre locale, c'est-à-dire les riverains. «Nous avons tenu à obliger chaque entreprise qui prend un marché de reboisement dans une localité à engager une main-d'œuvre locale c'est-à-dire des riverains. C'est pour veiller à ce qu'il y ait un équilibre et une création équitable d'emplois», explique M.Titah. Les espèces favorisées dans ces campagnes de reboisement sont essentiellement les espèces forestières tels le chêne-liège, le chêne vert et le cèdre. Ce choix traduit la vision pragmatique de la DGF, sachant que ces espèces sont, d'une part, aptes à protéger le sol contre l'érosion et constituent, d'autre part, une source de produits économiques tels que le liège et le bois. «Depuis quelques années, notamment avec l'avènement du Pndra, nous sommes en train de penser à planter ce qu'on appelle ‘‘utile et économique'', c'est-à-dire des espèces valorisantes telles que l'olivier qui protège le sol contre l'érosion tout en donnant des fruits », résume le premier responsable des forêts.