Alerte n Nos forêts sont sous une menace réelle qui pourrait causer d'énormes préjudices à l'équilibre écologique si les autorités publiques ne réagissent pas de manière efficace. Les incendies et la destruction de la flore par l'homme constituent les principales causes de ce danger. Les plans d'action adoptés jusque-là n'ont pas abouti à améliorer la situation, puisque les espaces verts sont toujours en péril. Déjà en 2008, une superficie dépassant les 26 000 hectares a été ravagée par 2 378 foyers d'incendie, selon les récentes statistiques de la Direction générale des forêts. La wilaya de Béjaïa a subi le plus lourd préjudice avec une superficie de près de 3 000 ha. Le patrimoine forestier national estimé à 4,1 millions d'hectares a subi une perte moyenne de près de 28 000 ha annuellement durant les dix dernières années. Ces statistiques renseignent, on ne peut mieux, sur la fragilisation accélérée de nos forêts. Les plans de lutte contre les incendies ne servent, en réalité, qu'à tenter de réduire au maximum les dégâts. L'intervention des agents de la Protection civile se fait, parfois, après que les flammes ont déjà ravagé une importante superficie. Quant aux opérations de prévention et de sensibilisation, elles ont un impact positif, certes, mais malheureusement elles n'arrivent pas à mettre un terme aux incendies, sachant que la plupart des feux de forêt sont imprévisibles. Le meilleur moyen pour préserver nos forêts reste donc le lancement d'un programme efficace de reboisement dans les zones «dénudées» et surtout veiller à la protection des nouvelles plantations. Selon certains analystes, 65% de notre patrimoine forestier est aujourd'hui dans une situation de dégradation avancée. La flore perdue est toujours difficile à récupérer et demande une longue période. «Des massifs entiers de chênes verts et de genévriers ont disparu ou sont en voie de l'être. De vastes étendues de maquis à base de lentisques, de chênes kermès et d'arbousiers s'éclaircissent et jouent de moins en moins leur rôle de protection des sols et de régulation du régime hydrique», souligne une étude publiée en 2007. La déforestation constitue un danger imminent et ouvre la porte au phénomène de désertification des régions du nord du pays, avec tout ce que cela entraîne comme effets désastreux sur l'écosystème. C'est donc, l'équilibre écologique qui est en jeu et il est plus que jamais temps de mettre en place une politique «sérieuse» et de veiller à sa mise en œuvre sur le terrain. Il faut signaler, par ailleurs, que l'opération de reboisement aura des répercussions positives même sur le plan économique en contribuant à la création d'un nombre important d'emplois en sus du renforcement de la production en matière de bois, de liège et autres produits forestiers.