Interrogation n Comment assurer la sécurité alimentaire dans un pays où près de 80% des besoins en céréales et 2 calories sur 3 consommées sont importés ? surer la sécurité alimentaire. Tel est le souci numéro un d'un grand nombre de pays du monde aujourd'hui. Et pour cause : la non-disponibilité ou la difficulté d'accéder à la nourriture ouvre la voie à toutes les crises. Cela s'est vérifié tout récemment lorsque les prix des produits de première nécessité ont sensiblement augmenté, engendrant un peu partout à travers le monde, de violentes émeutes qui ont fait des dizaines de morts. Au-delà de ces «émeutes de la faim» comme on les a qualifiées, cette inflation a généré, dans certains pays, de sérieuses crises politiques. En Egypte par exemple, la «crise du pain» a sérieusement ébranlé le régime de Hosni Moubarak. C'est dire combien «l'indépendance alimentaire» est importante. Certes, elle n'est pas à portée de main puisque «même les pays les plus développés n'ont pas réussi à l'avoir», comme l'a souligné Hocine Abdelghafour, directeur d'études au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, dans une allocution prononcée lors d'une rencontre organisée récemment par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et la Chambre nationale de l'agriculture (CNA) autour du thème «Agriculture-industrie : des synergies fertiles.» Il est aussi vrai que «tous les pays du monde importent» pour reprendre le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Mais moins on importe, plus on est à l'abri des problèmes générés par les fluctuations des prix sur le marché international. A défaut d'une sécurité alimentaire totale, il s'agit, donc, d'aspirer à une sécurité alimentaire partielle. Ceci est notamment valable pour notre pays qui devra fournir bien des efforts pour atteindre un tel objectif. L'économie nationale dépend, dans une large mesure, du marché international. La production nationale n'arrive même pas à satisfaire la moitié de nos besoins alimentaires. Selon certains économistes, 80% des besoins nationaux en céréales et 2 calories sur 3 consommées sont importées. Ce qui est vraiment inquiétant, surtout quand on sait que la population est en constante augmentation – nous serons 37, 8 millions en 2015 – au moment où les surfaces cultivables ne cessent de rétrécir sous l'effet de la désertification et les ressources en eau se raréfient d'année en année. Comment assurer la sécurité alimentaire dans de telles conditions ? La question mérite vraiment d'être posée…