Résumé de la 176e partie n Vonny s'est cachée dans une chambre avec le bébé. Wanda, par crainte de sa petite-fille, ment à Maeve… Un mensonge bien décodé par Alvirah. Alvirah savait que son visage reflétait la même déception que celle qu'elle lut dans les yeux de Maeve. «Eh bien, passez un joyeux Noël, dit Maeve. Nous allons déposer le panier sur la table de la cuisine. La dinde est encore chaude, mais n'oubliez pas de la mettre au réfrigérateur après votre dîner.» Alvirah se sentit alors envahie par un sentiment d'urgence. Plus que jamais, elle avait le pressentiment que le bébé courait un danger. Elle voulait sortir d'ici au plus vite, continuer à le chercher. Elle traversa rapidement la pièce et alla à la cuisine déposer le panier. Puis, comme elle tournait les talons, la manche de son chandail se prit dans la poignée du réfrigérateur et la porte s'ouvrit toute grande. Elle s'apprêtait à la refermer quand elle aperçut un biberon à moitié vide dans le compartiment du haut. «C'est vous qui avez téléphoné ! hurla Alvirah à l'adresse de Wanda en se ruant dans le séjour. Votre petite-fille est ici ! Qu'a-t-elle fait de Marianne ?» Le regard terrifié que Wanda tourna vers la chambre fournit à Alvirah la réponse à sa question. Maeve sur ses talons, elle s'élança vers la porte. Vonny sortit de la pièce au même moment. Elle tenait le bébé à bout de bras devant elle. La bouche de l'enfant était couverte d'une vieille chaussette, ses yeux exorbités. «Vous la voulez, hurla Vonny, eh bien, tenez !» Alvirah n'eut que le temps d'attraper l'enfant au vol et de la serrer contre sa poitrine. Une seconde plus tard, Maeve avait délivré Marianne de son bâillon, et les pleurs d'un nouveau-né furieux emplirent l'appartement. Dans un hurlement de sirène, l'ambulance fonçait dans la Neuvième-Avenue en direction de l'Empire Hospital. Sanglée sur son brancard, Marianne fixait de ses yeux grands ouverts l'infirmier qui se penchait sur elle. «C'est une petite dure à cuire, dit-il d'un ton réjoui. A part un léger rhume, je dirais qu'elle est drôlement en forme après tout ce qu'elle a traversé.» Assise près de l'enfant, Alvirah ne la quittait pas du regard. A côté d'elle, sœur Maeve Marie souriait d'un air béat. Alvirah n'arrivait pas à croire que tout était terminé, que Marianne était en sécurité. Ses mains frémissaient encore au souvenir de l'instant où elle avait saisi le bébé, senti le petit cœur battre sous ses doigts. La suite restait floue dans son esprit. Des bribes lui revenaient à la mémoire – Vonny qui courait vers sa grand-mère en criant qu'elle n'avait pas voulu faire de mal au bébé, qu'elle n'avait jamais voulu faire de mal à aucun de ses bébés ; Maeve qui se penchait par la fenêtre pour héler les policiers en bas ; la police qui envahissait l'appartement ; la foule des badauds, les caméras et les journalistes qui étaient apparus dans la rue avant même l'arrivée de l'ambulance. Les images se superposaient comme un rêve fou, étourdissant, merveilleux. (à suivre...)