Invité au sommet de l'Union pour la Méditerranée à Paris où il sera reçu au Palais de l'Elysée, le président syrien Bachar al-Assad effectue son retour sur la scène diplomatique, grâce à une normalisation des relations avec Paris. Depuis l'attentat qui a coûté la vie au Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005 à Beyrouth, pour lequel Damas avait été pointé du doigt, la Syrie avait été mise en quarantaine par de nombreux pays occidentaux et arabes qui lui reprochaient notamment une constante ingérence dans les affaires libanaises. Le président français d'alors Jacques Chirac, proche de Rafic Hariri, avait notamment décidé de couper les liens avec le régime syrien qui a toujours nié toute implication dans l'attentat. Récemment, M. Assad a estimé que «c'est le changement d'administration en France», avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy en mai 2007, qui a motivé le réchauffement des relations franco-syriennes. «Le président Jacques Chirac a voulu lier les relations avec la Syrie à ses relations avec certaines personnalités au Liban. Le président Nicolas Sarkozy adopte une approche plus réaliste», s'est félicité Assad. Le président syrien doit avoir un entretien ce samedi avec Sarkozy, une première rencontre entre les chefs d'Etat des deux pays. Comme pour remercier Paris pour ce rapprochement, Assad a demandé à la France de «jouer un rôle important» dans le processus de paix au Proche-Orient, au moment où se déroulent des négociations syro-israéliennes par l'intermédiaire de la Turquie.